Fait rare en matière d’outils de gestion et de dispositifs réglementaires, la traçabilité est plébiscitée par l’offre comme par la demande, mais aussi par les autorités publiques.
Depuis les crises sanitaires du sang contaminé et de l'ESB, les producteurs y voient un moyen d’éviter les fraudes et la concurrence déloyale, mais aussi une technique de fiabilisation du processus de production ; les consommateurs y discernent un mécanisme d’assurance et de réassurance, mais aussi une façon de s’informer et d’éviter les produits douteux ; les gouvernements l’encouragent dans la mesure où ils y trouvent une occasion rare de réglementer les marchés sans entraver la circulation des produits, avec le soutien inespéré des industriels comme du public.
Puisque les raisons d’un tel succès sont connues – sécurité, qualité, responsabilité, prévention, information... – et font l’objet d’un soutien unanime, le moment semble venu de prendre un peu de recul, tant du côté du passé que du côté du présent.
Nous faisons ici le pari que « revenir sur les traces de la traçabilité » – explorer quelques-uns de ses antécédents historiques – devrait nous permettre de mieux nous interroger sur les conditions et les horizons de sa mise en œuvre, voire de proposer l’exploration d’un aspect de la traçabilité trop souvent négligé.
Le présent texte reprend, modifie et complète des éléments de divers textes déjà publiés [1] [2] [3] [4] [5] [6].