Au cours du XXe siècle, les vaccins sont devenus l'outil le plus efficace afin de prévenir les maladies infectieuses et les allergies. Ils sont utilisés pour prévenir deux des cancers d'origine infectieuse les plus fréquents chez l'homme : le cancer du foie et celui de l'utérus. Les autres cancers ne sont pas d'origine infectieuse, mais des vaccins thérapeutiques sont actuellement à l'étude en oncologie afin de traiter des cancers déjà déclarés. Ces vaccins sont possibles car les cellules cancéreuses produisent des protéines anormales qui, dans des conditions normales, déclenchent une réaction immunitaire éliminant ces cellules.
Le traitement des cancers par stimulation du système immunitaire n'est pas une idée nouvelle. On connaît depuis l'Antiquité des cancers très avancés qui ont régressé spontanément. Au début du XXe siècle, William Cole, un chirurgien américain, injecte des extraits bactériens dans des tumeurs cancéreuses des tissus conjonctifs (sarcome) et déclenche ainsi une réaction inflammatoire non spécifique des cellules tumorales avec une hyperthermie très importante et obtient des résultats largement comparables à ce qui est obtenu aujourd'hui avec des chimiothérapies lourdes. Plus récemment, les cancers de l'épithélium de la vessie font l'objet d'un lavage par une solution contenant du bacille de Koch inactivé (BCG) afin de déclencher une réaction à immunité cellulaire contre les cellules cancéreuses.
De nos jours, de nombreuses techniques existent pour activer le système immunitaire, beaucoup concernent des techniques d'ingénierie tissulaire. Nous nous concentrerons sur les techniques vaccinales classiques, à savoir l'injection d'une ou plusieurs protéines ou glycoprotéines spécifiques de l'agent à éliminer accompagnées par un agent adjuvant qui amplifie la réaction immunitaire contre les composés précédents. Nous décrirons dans cet article l'apport des adjuvants minéraux de vaccination à l'immunothérapie des tumeurs cancéreuses.