Les tricots épais ou 3D sont les premiers objets produits par fabrication additive. En effet, des objets 3D tricotés datent du premier millénaire donc bien avant le numérique et les imprimantes 3D ! De plus, pendant le procédé de tricotage, qu’il soit industriel ou manuel, la matière (le fil) sous forme de boucles (la maille) est amenée exactement où cela est nécessaire par couches successives (les rangées). Pendant plusieurs siècles, les chaussettes, les gants et le béret, symbole du Français, étaient les seuls vêtements issus de la fabrication additive, certes au début manuelle puis industrielle à commande mécanique à partir du milieu du XIXe siècle. Depuis la fin des années 1980 et le développement de l’informatique puis du numérique, le tricotage 3D industriel s’est développé du fait de l’apparition de machines à commande numérique et de logiciels de CAO dédiés.
En plus des articles cités plus haut, des bas et collants, des filets tubulaires médicaux ou alimentaires, le tricotage 3D s’est étendu à d’autres applications : les pullovers intégraux (en une pièce, sans couture) pour l’habillement, les renforts de matériaux composites, les matériaux épais amortissants ou thermorégulateurs pour le sport, la bagagerie, les revêtements de sièges pour l’automobile, etc.
Les technologies d’obtention varient ainsi que les formes obtenues. Les formes peuvent être plus ou moins complexes allant de ce qui peut être défini parfois comme du 2,5D, à savoir des tricots épais, au réel 3D occupant un volume.
Les modes d’obtention de ces tricots sont divers. Ils sont souvent le fruit de la maille dite cueillie, ou tricotage trame, mais peuvent également être issus de la maille jetée ou tricotage chaîne. Ils peuvent utiliser la forme naturellement déséquilibrée de la maille à l’origine du phénomène de roulottage, être constitués de deux faces séparés par des cloisons ou encore être le fruit d’une variation locale du nombre de mailles.
Il s’agit dans cet article de présenter les différentes techniques et les produits qui en résultent mais également d’indiquer leurs applications actuelles ou potentielles.