Les composés organométalliques, qui sont des molécules comportant une liaison carbone-métal, constituent une importante classe de réactifs nucléophiles en chimie organique. Que ce soit par leurs propriétés et/ou leur réactivité qui peut être modulée par le choix du métal, ils présentent en effet un très vaste champ d’application en synthèse organique. Si la nature du métal lié au carbone est essentielle pour évaluer la réactivité de ces derniers, la toxicité et le prix du métal rentrent tout autant en ligne de compte dans le choix du métal optimal. Prenant en compte tous ces aspects, le choix des organomagnésiens et des organozinciques en tant que réactifs nucléophiles est tout naturel. Ces deux métaux combinent en effet une bonne réactivité, une bonne compatibilité envers les différents groupements fonctionnels utilisés en synthèse organique tout en ayant une toxicité faible ainsi qu’un prix des plus abordables. Dans cet article de mise au point, la préparation d’espèces organométalliques polyfonctionnalisées ainsi que l’emploi de ces réactifs pour effectuer des transformations en chimie organique fine sont décrits. Les métaux utilisés dans ces réactions sont donc principalement le magnésium et le zinc mais sont également décrites quelques réactions utilisant le lithium ou encore le sodium qui ont eux aussi une toxicité et un prix relativement réduits comparés à la plupart des métaux utilisés habituellement en chimie organique. Ils peuvent donc aisément être employés dans des réactions effectuées à l’échelle industrielle et présentent un intérêt écologique certain, que ce soit en réacteur batch ou comme ici en chimie de flux.
Un glossaire en fin d'article regroupe les définitions importantes ou utiles à la compréhension du texte.