La peau constitue à la fois la première barrière vis-à-vis des agressions externes, mais aussi l’enveloppe visible du corps humain. Dans ce sens, les produits de beauté et notamment les cosmétiques qui y sont appliqués portent les espoirs des femmes et hommes, principalement contre le vieillissement.
Les revendications (« allégations ») de ces produits et de leurs constituants doivent être appuyées par des évaluations de tolérance et d’innocuité (qui ne sont pas traitées ici) mais aussi d’efficacité à différents stades de développement : depuis les matières premières testées en laboratoire, afin de comprendre les mécanismes d’actions ou d’appréhender les risques toxicologiques, jusqu’aux tests d’utilisation des produits finis « in vivo », ou encore « chez l’homme », en passant par la formulation.
La recherche explorant les tissus cutanés a vu au cours des trente dernières années de fortes évolutions, tant sur le point des connaissances fondamentales que des développements pour des applications cliniques. Elle a ainsi permis de nombreuses découvertes sur la structure et le fonctionnement physiologique et pathologique de cette composition complexe et en trois couches, que sont l’épiderme, le derme, l’hypoderme… Ces recherches ont aussi trouvé des moyens et un terrain d’application formidable en cosmétologie, et peuvent fournir désormais des preuves solides et scientifiques d’efficience.
L’efficacité s’apprécie par comparaison entre les résultats obtenus et les résultats attendus (objectifs) tant du point de vue quantitatif que qualitatif. Son évaluation met ainsi en jeu un certain nombre de mesures destinées à apprécier la capacité d’un produit à produire un effet désiré, tel qu’un effet antirides dans une population donnée.
Cet article revient ainsi sur les objectivations possibles actuellement en laboratoire et en clinique afin d’évaluer, de manière objective, voire mesurer et quantifier, les preuves cliniques d’efficacité sur l’homme. Sans être exhaustif, il présente quelques-uns des principaux outils et méthodes utilisés en recherche dermatologique et cosmétologique, en laboratoire sur des cellules ou modèles de peau, puis chez l’homme : les chercheurs et dermatologues sont désormais rompus à des termes spécifiques tels que « peaux reconstruites », « pénétration cutanée », « indice d’hydratation », « perte insensible en eau », « mouillabilité », « viscoélasticité » ou encore « chromamétrie ». De nouvelles technologies sont également développées et permettent désormais de reproduire des modèles fiables de peau, de proposer des solutions thérapeutiques innovantes, ou encore de voir sous la peau en direct, dans des plans de coupe différents, en trois dimensions, et de manière non invasive.