Inévitablement, la quasi-totalité des procédés d’épuration appliqués aux effluents résiduaires des secteurs industriel et urbain, qu’ils soient biolo-giques ou physico-chimiques, aboutissent à concentrer les polluants sous forme de suspension aqueuses ou de boues.
Ces boues constituent des déchets volumineux, puisqu’elles contiennent généralement 95 à 99 % d’eau, et sont génératrices de nuisances dans la mesure où, souvent, elles contiennent des matières organiques fermentescibles et/ou des matières toxiques.
Le traitement des boues est une phase difficile de la lutte contre la pollution, un casse-tête pour l’épurateur, pour des raisons multiples : raréfaction des terrains disponibles pour l’épandage et le dépôt, nécessités et exigences de l’environnement et de l’hygiène publique, etc.
Par ailleurs, l’importance économique de ce problème est illustrée par l’importance du coût, tant en investissement qu’en exploitation qui peut représenter, notamment pour les stations d’épuration des grandes agglomérations, 40 à 60 % de l’ensemble du traitement des eaux.
Longtemps considéré, comme une opération annexe du traitement des eaux, le traitement des boues ne peut évidemment plus être défini « à la légère ».
De plus en plus, le traitement des boues est constitué, pour l’essentiel, par l’élimination, de la manière la plus pratique et la moins coûteuse possible, de ces déchets gênants.
En aval, les possibilités d’évacuation ne sont pas nombreuses et sont soumises à diverses contraintes, dont des réglementations parfois complexes et en tout cas évolutives.
Pour pouvoir résoudre convenablement et rationnellement un problème de boues, il est absolument indispensable de savoir :
-
caractériser le « déchet » produit ;
-
choisir une filière de traitement selon le type de boue et la destination finale possible.
Dans le cadre du présent article, on traitera de :
-
la caractérisation des boues avec un essai de classification générale des déchets issus de l’épuration des eaux résiduaires urbaines et industrielles ;
-
l’examen, sous un angle aussi bien technique qu’économique, des possibilités offertes actuellement par la technologie moderne, en matière de traitement des boues (à la station d’épuration) et d’élimination finale de ces déchets.