La métrologie à l’émission doit permettre non seulement d’évaluer la concentration d’un ou plusieurs polluants mais aussi d’en estimer les flux annuels (mesure de concentrations en continu, mesure du débit…), ainsi que les caractéristiques physico-chimiques, de forme, de taille de particules.
Une chronologie classique pour réaliser des mesures consiste à :
- construire la stratégie d’échantillonnage ;
- réaliser les prélèvements ;
- analyser les échantillons ;
- établir le rapport des résultats du mesurage.
Il faut être rigoureux dans la définition et le déroulement des prélèvements afin de pouvoir conférer une représentativité certaine aux résultats. La stratégie doit être discutée en comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT).
Ceci implique de déterminer les profils d’exposition : l’exposition est-elle continue et constante ou bien y a-t-il des pics d’exposition à identifier ?
En fonction des buts recherchés, il sera possible de réaliser soit des prélèvements ambiants (poste fixe), soit des prélèvements individuels (sur salariés).
Le nombre et la durée des prélèvements dépendront des limites de quantification de l’analyse (qui seront données par le laboratoire).
À ce niveau, nous renvoyons le lecteur aux dossiers de l’INRS traitant de l’évaluation du risque chimique (ND 2233). Le lecteur pourra également se référer à l’outil SEIRICH (Système d’évaluation et d’information sur les risques chimiques en milieu professionnel) qui est une application informatique développée par l’INRS en partenariat avec les CARSAT, l’UIC, l’UIMM et la DGT. SEIRICH devrait être disponible en juin 2015.
Les prélèvements des agents chimiques retenus pour le contrôle des VLEP doivent respecter des règles strictes, telles que durées et débits de prélèvement vérifiés et adaptés aux substances et aux conditions ambiantes, nature des dispositifs de prélèvement correspondants aux substances chimiques recherchées
Les mesures de la concentration des agents chimiques destinées aux contrôles d’exposition s’effectuent généralement d’une manière indirecte, c’est-à-dire en piégeant celui-ci sur un support adapté, et en effectuant une analyse différée en laboratoire. Dans certains cas cependant, des mesures directes sont possibles à l’aide de moyens de détection en temps réel (détecteurs électroniques de gaz par exemple). Les méthodes d’analyses (directes ou indirectes) doivent être validées ce qui implique de connaître précisément leurs limites de performances et d’application (limites de détection et de quantification, incertitudes de mesure, interférences possibles…).
Choisir la technique de prélèvement
Les techniques de prélèvement et de mesure dépendent du polluant à mesurer mais également d’autres critères comme :
- la sélectivité (ne détecter que le polluant et pas d’autres composants) ;
- la sensibilité (pouvoir détecter des taux très faibles du polluant mais variant fortement) ;
- la stabilité (en température et en encrassement par exemple) ;
- la reproductibilité (tous les capteurs doivent avoir les mêmes caractéristiques de détection, c’est-à-dire qu’un courant est équivalent à une concentration ; quel que soit le capteur, il ne doit pas y avoir de dispersion)
- la limite de détection et la limite de quantification de la méthode d’analyse