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Décryptage

Searaser rend l’énergie des vagues disponible à la demande

Posté le par La rédaction dans Énergie

La plupart des systèmes houlomoteurs développés à l’heure actuelle dans le monde génèrent l’électricité en mer. Or l’eau et l’électricité ne font pas vraiment bon ménage. Comment transférer économiquement l’énergie collectée en mer sans passer par les électrons ? En comprimant l’eau de mer !

Le milieu marin est corrosif pour le matériel électrique, ce qui conduit à utiliser des matériels de protection onéreux qui plombent l’équation économique des systèmes. Le Searaser, une innovation de l’ingénieur anglais Alvin Smith, permet de surmonter ces difficultés.

Constitué d’une bouée, d’un piston et d’un système d’ancrage, le principe de fonctionnement est très simple. La bouée suit le mouvement de va-et-vient de l’océan et compresse l’eau dans le piston. L’eau pressurisée est alors dirigée vers la terre ferme voisine et alimente une turbine produisant l’électricité onshore, et donc à l’abri des agressions marines.

L’énergie des vagues peut être stockée en haut des falaises

Et ce n’est pas tout. L’un des défis avec les énergies renouvelables fluctuantes comme l’éolien, le solaire ou l’énergie houlomotrice, c’est d’adapter la production, variable en fonction de la météo, à la demande des consommateurs. L’approche Searaser est particulièrement prometteuse dans cette perspective.

En effet, l’eau pressurisée par le mouvement de la mer peut être dirigée vers un bassin suspendu à quelques dizaines de mètres au dessus du niveau marin, ceci directement, sans faire appel à une pompe électrique.  

L’eau de mer stockée en hauteur, comme dans les Stations de Transfert d’Energie par Pompage classiques (S.T.E.P.), peut ensuite descendre vers la mer qui fait office de bassin inférieur, entraînant ainsi une turbine permettant la production de l’électricité. Ceci à la demande, par exemple durant les périodes de pointe de consommation, et avec un temps de réponse très court.  L’énergie ainsi stockée constitue une véritable bulle d’oxygène pour les gestionnaires des réseaux électriques

La phase commerciale commence

« C’est un système très simple, et nous pensons qu’il peut produire l’électricité la meilleure marché du monde. Le potentiel est énorme » affirme Dave Vince, PDG d’Ecotricity, une entreprise anglaise spécialisée dans l’électricité durable qui a fait l’acquisition de Searaser fin 2011. Le système a été testé avec succès au large de la côte du sud-ouest de l’Angleterre.

La phase commerciale va commencer dans moins d’un an : 200 unités Searaser d’1MW chacune vont d’ici 5 ans être installées le long des côtes britanniques, dont le gisement houlomoteur est considérable.

Le bilan environnemental du Searaser est excellent. Les dispositifs d’ancrage des bouées/piston peuvent favoriser la fixation d’organismes marins, par effet récif. L’impact paysager est limité. Et l’électricité est générée sans émettre de gaz à effet de serre : la première phase commerciale du projet d’Ecotricity bénéficiera du soutien financier du Department of Energy and Climate Change du gouverment britannique.  

Même par temps calme, l’océan est presque tout le temps en mouvement. Le système Searaser, qui fonctionne aussi simplement qu’une pompe à vélo, va très probablement faire des vagues.

Par Olivier Daniélo

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Posté le par La rédaction


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