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Le PIIEC hydrogène, carrefour des ambitions écologiques européennes - Photo Aleksejs Bergmanis

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Le PIIEC hydrogène, carrefour des ambitions écologiques européennes

Posté le par Pierre Thouverez dans Énergie

Le projet important d’intérêt européen commun consacré à l’hydrogène va permettre à l’Europe de déployer dans certains de ces États membres des technologies de production et de stockage d’hydrogène.

Cet outil, validé par la commission européenne, verra quelque 5,4 milliards d’euros soutenir près de 41 projets relatifs à la molécule hydrogène. A cette manne s’ajouteront près de 9 milliards d’investissements venant du secteur privé. 

Quinze États membres sont impliqués : l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, le Danemark, l’Espagne, l’Estonie, la Finlande, la France, la Grèce, l’Italie, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la Slovaquie et la Tchéquie.

Les 41 projets sélectionnés couvrent l’ensemble de la chaîne de valeur des technologies hydrogène : production, pile à combustible, stockage, transport, distribution, et applications d’utilisation finale, en particulier pour le secteur de la mobilité. Cette offensive sur l’hydrogène va créer de l’emploi (on parle de 100 000 postes d’ici à 2030 sur l’ensemble de la filière au niveau européen), et permettre aux pays membres de l’UE d’accélérer leur transition énergétique, en remplaçant, quand cela est possible, la consommation d’énergies fossiles par celle de l’hydrogène. C’est particulièrement vrai pour un secteur comme l’automobile et les transports en général, qui génère à lui seul près du quart des émissions de gaz à effet de serre au niveau européen.

Concrètement, quelle est la raison d’être de ce PIIEC sur l’hydrogène ? Tout d’abord sa dimension : en formalisant au niveau européen des investissements massifs autour de l’hydrogène, les acteurs continentaux sont plus à même de mettre les différents projets en cohérence, et au-delà éviter des distorsions de concurrence.

Côté français, les 10 projets retenus, et financés à hauteur de 2,1 milliards d’euros, constituent le tremplin tricolore vers une économie hydrogène décarbonée. C’est ainsi que sept gigafactories doivent voir le jour, réparties sur le territoire français, créant au passage 5200 emplois directs. Ces giga usines assureront la production d’électrolyseurs, de piles à combustible, de réservoirs d’hydrogène, mais aussi de véhicules (trains et automobiles) et de matériaux. 

Les plus grandes entreprises françaises sont impliquées sur le PIIEC : Air Liquide, McPhy, Alstom, Renault, Faurecia, et d’autres fleurons de l’industrie française sont ainsi engagés sur les 10 projets prenant place sur le territoire. Les autres projets européens, sont eux aussi portés par des grands groupes industriels, accompagnés de quelques jeunes pousses. 

Pour l’Europe, le pari sur l’hydrogène est risqué et extrêmement ambitieux. En effet, selon les estimations, l’hydrogène pourrait représenter jusqu’à 20 % du mix électrique européen à l’horizon 2050. Partant de là, l’hydrogène pourrait couvrir 2 à 50 % de la demande énergétique dans les transports, et entre 5 et 20 % de la demande énergétique pour l’industrie. 

Pour atteindre ces objectifs, la contrainte majeure consiste à produire de l’hydrogène décarboné, dit vert, voire jaune dans le cas de l’électrolyse de l’eau alimentée par de l’électricité nucléaire. Le PIIEC et les investissements européens ont pour objectif de produire de l’hydrogène décarboné, seul hydrogène permettant de réduire efficacement les émissions de gaz à effet de serre.

Seconde contrainte, les fuites d’hydrogène potentielles, liées au déploiement massif de la molécule. Les simulations démontrent que les effets indirects d’une augmentation du taux d’hydrogène atmosphérique sur les autres gaz à effet de serre peuvent rendre le bilan global des technologies hydrogène négatif en termes de bilan GES global.

Les objectifs élevés de la France et de l’Europe sur l’hydrogène vont, d’ici à 2030, révolutionner le mix énergétique continental, à condition de lever les deux verrous technologiques que constituent la production décarbonée de l’hydrogène, et la limitation des fuites potentielles dans l’atmosphère.

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Posté le par Pierre Thouverez


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