La Bourse de Paris a cédé 1,86% mardi, plombée par l’inquiétude générale concernant la valorisation des géants du secteur de l’intelligence artificielle, à l’approche des résultats très attendus du géant des puces Nvidia.
Le CAC 40 a perdu 151,09 points, à 7.967,93 points. La veille, l’indice vedette parisien avait reculé de 0,63%. SOFTBANK
« La place parisienne souffre des mêmes doutes que l’ensemble des marchés mondiaux sur la tech et l’intelligence artificielle », relève Enguerrand Artaz, stratégiste pour La Financière de l’Échiquier (LFDE), interrogé par l’AFP.
Les titres des géants de la tech ont atteint ces derniers mois des niveaux stratosphériques en Bourse, poussés par les espoirs que les investissements massifs dans l’intelligence artificielle ouvrent la voie à une révolution technologique et un nouveau cycle de croissance.
Mais les marchés « se posent désormais la question de la pertinence des investissements et du modèle de financement de l’IA », ajoute M.Artaz. Ils « prennent leurs profits après plusieurs mois de hausse », face à la « multiplication de signaux faibles » négatifs, détaille-t-il.
Certains grands gestionnaires de fonds, comme celui du milliardaire libertarien Peter Thiel ou le titan des investissements technologiques SoftBank Group, ont récemment annoncé se délester de certaines de leurs parts dans les entreprises de la tech, craignant l’éclatement d’une bulle.
Les craintes sont concentrées sur la « circularité des investissements », à savoir le risque de la constitution d’un système en vase clos, sans lien réel avec le reste de l’économie, selon Ipek Ozkardeskaya, analyste à Swissquote.
A Paris, les spécialistes des semi-conducteurs STMicroelectronics (-2,53%) et Soitec (-6,35%) ont terminé en nette baisse.
Les groupes d’infrastructure électrique Legrand (-2,23%) et Schneider Electric (-2,35%), dont les perspectives de croissance reposent en grande partie sur le développement des centres de données destinés à entraîner l’IA, ont aussi souffert.
Dans ce contexte, la présentation des résultats mercredi du géant des puces électroniques Nvidia, première capitalisation mondiale, sont susceptibles « de mettre à rude épreuve les nerfs des investisseurs », selon Fawad Razaqzada, analyste marchés chez Forex.com.
Côté obligataire, le rendement de l’emprunt français à dix ans est resté stable, à 3,45%, au même niveau que la veille.
Amundi ralentit
Le premier gestionnaire d’actifs européen Amundi a cédé 3,60% à 64,20 euros.
Le groupe a annoncé la veille s’attendre à un ralentissement de la croissance annuelle de ses bénéfices d’ici 2028, en raison des incertitudes sur l’avenir de son partenariat avec UniCredit en Italie, l’un de ses principaux marchés.
« Sur la période récente, Amundi a réalisé une croissance de son résultat (net, ndlr) de plus de 5% par an. Le contexte actuel (…) nous conduit à nous engager sur un rythme plus mesuré », a admis lundi Nicolas Calcoen, directeur général délégué d’Amundi, lors d’une conférence de presse pour la présentation de son plan stratégique pluriannuel qui court jusqu’en 2028.
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