La France doit accélérer sa transition vers l’électricité pour réduire sa dépendance aux énergies fossiles, sans quoi elle risque de manquer ses objectifs de décarbonation et de réindustrialisation, souligne mardi le gestionnaire du réseau à haute tension RTE dans un rapport qui s’annonce scruté.
En plein débat sur le futur énergétique de la France, le gardien de l’équilibre électrique, réaffirme « la pertinence d’une électrification rapide du pays pour réduire ses dépendances aux fossiles importés, améliorer sa balance commerciale et permettre sa décarbonation rapide », selon son bilan prévisionnel 2025 actualisé.
La stratégie de décarbonation de la France vise à réduire la part des hydrocarbures (gaz, pétrole, fioul…) dans la consommation d’énergie, de 60% aujourd’hui à 30-35% d’ici 2035, en les remplaçant par de l’électricité dans les transports, l’industrie, les bâtiments…
Mais le pays accuse aujourd’hui un « retard » dans la dynamique d’électrification alors qu’il « dispose de l’avantage quasi-unique en Europe d’une production d’électricité particulièrement abondante et déjà décarbonée à 95% », grâce aux renouvelables et surtout au nucléaire, historiquement prépondérant dans l’Hexagone.
En conséquence, le gestionnaire RTE, dont les scénarios doivent éclairer les futures décisions politiques, ajuste à la baisse les besoins d’électricité de la France d’ici 2035 « d’environ 35 TWh » par rapport à sa précédente analyse datant de 2023.
La France tend ainsi à s’inscrire actuellement dans une trajectoire de décarbonation dite « lente » dans laquelle elle n’atteint pas ses objectifs climatiques et voit la part de l’industrie manufacturière dans son PIB baisser.
Dans un second scénario présenté par RTE, dit de décarbonation « rapide », la France se voit atteindre ses objectifs climatiques et de redressement économique et industriel.
Tous deux sont en retrait par rapport à 2023, avec respectivement une consommation électrique révisée à 505 ou 580 TWh en 2035.
La situation actuelle, de décarbonation « lente », se traduit par un épisode de surcapacités électriques avérée jusqu’en 2027-2028.
Pour y remédier, la solution la moins coûteuse passe par l’accélération de la transition des équipements de transport, chauffage etc. vers l’électricité qui se révèle bien plus efficace que le ralentissement du rythme d’installation des énergies solaire et éolienne, comme le souhaite une partie de la classe politique. Ce ralentissement est un levier à « manier avec proportionnalité », au risque d’affaiblir ces filières industrielles, explique à l’AFP Xavier Piechaczyk, président du directoire de RTE.
Ce rapport « apporte une nouvelle positive et encourageante: grâce à son mix énergétique, la France dispose d’une production d’électricité décarbonée, abondante et compétitive », a commenté le ministère de l’Industrie et de l’Energie, confirmant que le gouvernement travaille sur « une stratégie d’électrification complémentaire » à la très attendue feuille de route énergétique de la France (décret PPE).
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