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Méningites: une vaccination élargie pour une menace accrue

Posté le par AFP

D’ici à 2025, la vaccination contre les méningocoques va s’élargir en France, selon un nouveau calendrier vaccinal publié vendredi. Ces mesures répondent à un rebond des infections par ces bactéries, à l’origine de méningites particulièrement graves.

– Que sont les méningocoques ? –

C’est une famille de bactéries qui causent des méningites très dangereuses et contagieuses, principalement chez les enfants et adolescents.

C’est loin d’être la seule cause de méningites, un terme générique qui désigne une inflammation des membranes du cerveau ou de la moelle épinière. La majorité du temps, un virus est en cause.

Mais les méningites virales sont généralement beaucoup moins graves que celles causées par une bactérie. Ces dernières, qui se manifestent notamment par une forte fièvre et une raideur de la nuque, tuent un patient de manière foudroyante si elles ne sont pas soignées. Et, quand elles le sont, la mortalité reste de 10%, sans parler de séquelles fréquentes: amputation, troubles cognitifs, surdité…

Toutes les méningites bactériennes ne sont pas causées par des méningocoques, mais ils ont la particularité de facilement se transmettre d’une personne à une autre. Ils peuvent donc causer des épidémies, ce qui a justifié le développement de vaccins.

– Pourquoi élargir la vaccination ? –

D’abord car ces infections connaissent un vif rebond depuis plusieurs années.

Cette reprise s’explique par les mesures prises contre la pandémie de Covid en 2020 et 2021. Non seulement les restrictions ont réduit l’exposition et l’immunité de la population aux méningocoques, mais elles ont aussi plombé les statistiques de vaccination.

« Depuis l’automne 2021, il y a eu (en France) une hausse des cas de méningococcies invasives, et celle-ci s’est accélérée au second semestre 2022 », résume une étude publiée fin 2023 par des chercheurs de l’Institut Pasteur dans le Journal of Infection and Public Health.

Ce rebond est sans précédent. Certes, les cas avaient chuté avec les restrictions sanitaires, mais ils dépassent désormais leur niveau d’avant-Covid. Selon les chiffres de l’agence sanitaire Santé publique France, 560 cas ont été enregistrés en 2023, un niveau sans précédent depuis dix ans.

Mais une autre évolution pousse aussi à accélérer la vaccination: le profil des bactéries impliquées a nettement changé. Les principaux méningocoques sont en effet séparés en grandes familles: A, B, C, W et Y. Pendant longtemps, B et C sont restés largement majoritaires.

C’est toujours le cas de B. Mais C est devenu marginal, nettement derrière Y et W, cette dernière étant particulièrement meurtrière.

Or, à l’heure actuelle, seules B et C sont concernées par la vaccination. C’est probablement ce qui explique la chute des infections aux méningocoques C, mais ce choix apparaissait de plus en plus anachronique aux chercheurs et médecins.

– Qu’est-ce qui change ? –

Actuellement, seule la vaccination anti-méningocoques C est obligatoire chez les moins d’un an, tandis que celle contre B n’est que recommandée. Chez les plus âgés, le vaccin C est recommandé jusqu’à 24 ans, mais seulement si la personne ne l’a pas reçu comme prévu quand elle avait moins d’un an.

Désormais, la vaccination va devenir bien plus large, selon un nouveau calendrier qui sera effectif à partir du 1er janvier 2025.

Chez les nourrissons, d’abord, où la vaccination contre toutes les souches – A, B, C, W et Y – sera obligatoire.

Chez les adolescents, ensuite, une dose de rappel contre A, C, W et Y sera recommandée entre 11 et 14 ans, même s’ils ont déjà bien reçu ce vaccin au plus jeune âge. Intérêt concret de cette recommandation: le vaccin sera largement remboursé par l’Assurance maladie.

En revanche, le vaccin anti-B restera réservé aux plus petits, la Haute autorité de santé (HAS) ayant considéré que ses bénéfices n’étaient pas avérés au-delà de deux ans.

– Quels vaccins ? –

Un seul vaccin, dit tétravalent, ciblera A, C, W et Y. Chez les nourrissons, ce sera le Nimenrix de Pfizer, donné en deux doses successives, à 6 et 12 mois. Chez les plus grands, qui ne recevront qu’une dose de rappel, ce pourront aussi être le Menquadfi de Sanofi ou le Menveo de GlaxoSmithKline (GSK).

Donné séparément en trois doses successives à 3, 5 puis 12 mois, le vaccin anti-B restera, comme actuellement, le Bexsero de Pfizer.

jdy/alu/fan

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