Taïwan va temporairement bloquer l’accès à la populaire application chinoise de médias sociaux Xiaohongshu après avoir détecté des centaines de cas de fraude dans le commerce en ligne, a annoncé jeudi le Bureau d’enquête criminelle.
Lancée à Shanghai en 2013, la plateforme, semblable à Instagram et connue sous le nom de RedNote en anglais, compte des centaines de millions d’utilisateurs actifs mensuels.
Les plus de trois millions d’utilisateurs à Taïwan perdront l’accès à l’application après que les autorités ont découvert 1.706 cas de fraude depuis 2024, ayant généré des pertes financières dépassant les 247 millions de dollars taïwanais (7,9 millions de dollars), a indiqué le bureau dans un communiqué.
« Un ordre sera émis pour suspendre et restreindre l’accès à Internet à l’application Xiaohongshu pour une durée d’un an », a-t-il ajouté, notant le potentiel de celle-ci à devenir une « zone à haut risque pour la fraude dans le commerce en ligne ».
Le communiqué n’a pas précisé quand l’ordre entrerait en vigueur, mais un responsable a suggéré que cela pourrait se produire dans les prochains jours.
« D’autres actions seront envisagées en fonction de la manière dont l’entreprise répond de bonne foi, coopère activement avec les lois et réglementations pertinentes, et assure la sécurité des utilisateurs taïwanais », indique le communiqué.
Xiaohongshu avait auparavant également été critiquée par les régulateurs chinois. L’Administration du cyberespace de Chine a déclaré en septembre qu’elle avait ordonné « des avertissements et des sanctions strictes » aux dirigeants de Xiaohongshu concernant son contenu en ligne, dénonçant des publications « futiles » et « négatives ».
Mercredi, c’est le ministère des affaires numériques de Taïwan qui avait averti que cinq applications chinoises, dont Xiaohongshu et la plateforme de microblogging Weibo, représentaient un risque pour la cybersécurité des utilisateurs.
Une analyse a révélé que les applications « collectaient des informations sensibles » et « accédaient à des fonctionnalités biométriques » ainsi qu’à « extraire des informations système », selon le ministère.
Parmi les préoccupations croissantes à Taïwan, la crainte que Pékin utilise les médias sociaux pour persuader les Taïwanais d’avoir une opinion plus favorable de la Chine, ainsi que pour diffuser de la désinformation.
La Chine revendique Taïwan comme faisant partie de son territoire et a menacé d’utiliser la force pour l’annexer.
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