Trump dit ne pas être inquiet d'une bulle financière autour de l'intelligence artificielle

Donald Trump a affirmé vendredi ne pas être inquiet de l’existence potentielle d’une bulle sur les marchés financiers autour de l’intelligence artificielle (IA).

« Non, j’adore l’IA, je pense que ça va être très utile », a répondu le président américain à une question de l’AFP en ce sens, au moment de recevoir le Premier ministre hongrois Viktor Orban à la Maison Blanche.

« Nous devançons la Chine, nous devançons le monde en termes d’IA », a ajouté Donald Trump, la compétition économique et géopolitique entraînant une frénésie d’investissements dans le secteur.

Les propos de Donald Trump interviennent alors que la Bourse de New York a montré ces derniers jours des signes de faiblesse, prudente face aux valorisations vertigineuses des géants du secteur technologique et de l’IA.

Les spécialistes s’inquiètent que certaines capitalisations soient montées trop haut trop vite, d’autant que les craintes grandissent sur la capacité des géants de la tech à absorber les coûts colossaux de la course à l’IA.

Cette fébrilité a été illustrée jeudi par une polémique suscitée par des déclarations confuses de la direction d’OpenAI, créateur de ChatGPT, sur une éventuelle demande de soutien gouvernemental, ensuite rétractée.

Vendredi, vers 18H50 GMT, l’indice Nasdaq -à forte coloration technologique- reculait de 1,17%, l’indice élargi S&P 500 cédait 0,62% et le Dow Jones perdait 0,39%.

Les valeurs liées à l’IA évoluaient pour la plupart dans le rouge à Wall Street, à l’image du mastodonte des puces Nvidia (-2,02%), Broadcom (-3,92%) ou Microsoft (-0,42%).

Pour Arnaud Morvillez, gérant chez Uzes Gestion, interrogé par l’AFP, « des poches de marché ont été très valorisées, notamment autour de l’IA, il faut que ça dégonfle, que les investisseurs prennent un peu de profits pour repartir sur des bases saines ».

« Le marché cherche actuellement à déterminer si cette perte de dynamisme est une simple consolidation liée à la prise de bénéfices ou le début d’une correction plus importante liée à la valorisation » de certains groupes, souligne Patrick O’Hare, analyste de Briefing.com.

Lionel Melka, associé chez Swan Capital, se demande si l’on n’a pas atteint « un point d’inflexion ».

Les dépenses dans l’IA devraient atteindre dans le monde environ 1.500 milliards de dollars en 2025, selon le cabinet américain Gartner, puis plus de 2.000 en 2026, soit près de 2% du PIB mondial.