Un campement démantelé près du stade de Bordeaux, hôte de matches des JO-2024

Un campement où vivaient plusieurs centaines de Roumains et Bulgares près du stade Matmut Atlantique de Bordeaux, site des Jeux olympiques de Paris, s’est vidé de ses occupants avant son démantèlement jeudi, ont annoncé la préfecture et une association de soutien.

« L’ensemble des occupants ayant été préalablement informé de la date d’évacuation, la direction interdépartementale de la police nationale a constaté ce matin un site libéré de toute occupation illicite », a écrit la préfecture de la Gironde dans un communiqué.

Les familles concernées « ont trouvé un autre terrain », a confirmé à l’AFP Leonard Velicu, de l’association bordelaise Eurrom, qui vise à favoriser l’insertion des membres de la communauté rom.

Vers 5h30, le camp situé à environ 200 mètres du stade était désert, a constaté un photographe de l’AFP.

Seuls quelques abris vides et épaves de véhicules étaient visibles. Vers 6h30, des employés de la ville sont arrivés pour nettoyer les lieux avec une pelle mécanique et une benne, tandis que les forces de l’ordre inspectaient le camp vide.

Selon Eurrom, de 450 à 500 personnes, dont une centaine d’enfants, vivaient sur ce terrain. Les autorités ont évoqué de leur côté « près de 200 personnes de nationalités roumaine et bulgare », installées depuis novembre 2023.

La préfecture a assuré avoir procédé à un « diagnostic social préalable » à cette évacuation, opérée en exécution d’une décision de justice obtenue par le propriétaire du terrain, l’assureur Gan (Groupama).

– « Périmètre de sécurité » –

« C’est lié aux Jeux olympiques, c’est sûr », estime Leonard Velicu.

Entre le 24 juillet le 2 août, sept matches des tournois olympiques de football masculin et féminin sont programmés à Bordeaux à l’occasion des Jeux de Paris, dont un quart de finale hommes.

Justin Babilotte, directeur de cabinet du préfet de la Gironde, a reconnu que la proximité d’un site olympique rendait « nécessaire » l’évacuation afin de « sécuriser » l’endroit.

« La préparation des Jeux olympiques nous oblige à un niveau de sécurisation qui est élevé. Et pour ce faire, il y a un certain nombre de périmètres (…) établis autour du stade Matmut », a-t-il expliqué. « C’est dans le cadre de ce périmètre de sécurité qu’on intervient sur ce site aujourd’hui. »

Eurrom demande désormais un terrain pérenne pour accueillir ces familles, déplacées à plusieurs reprises ces derniers mois.

« Il y a beaucoup de terrains classés Espaces temporaires d’insertion (ETI) qui sont ouverts, financés par la mairie et la métropole, mais la plupart ne sont pas occupés » faute de proximité avec les réseaux de transport, explique Leonard Velicu.

Depuis plusieurs mois, des associations dénoncent un « nettoyage social » à Paris et en région Île-de-France, progressivement vidée, selon elles, de ses populations les plus précaires vivant à la rue, en vue des Jeux olympiques (26 juillet-11 août).

Les autorités font valoir de leur côté que 120.000 personnes sont hébergées chaque nuit au titre de l’urgence en région parisienne.