Les capteurs, qui se multiplient sur les véhicules, occupent une place centrale dans le développement des modes de transport autonomes. Entre l'exploitation des performances grandissantes des capteurs, et la nécessité de les utiliser ensemble en temps réel, les défis pour les constructeurs sont nombreux.
On dénombre sur les véhicules autonomes trois types de capteurs : les radars, les caméras et les LiDARs. Les sonars sont parfois utilisés, mais la stratégie d'appréhension de l'environnement pour les véhicules autonomes se construit autour des trois premiers cités.
Plusieurs facteurs entrent en jeu pour comprendre les défis qui se posent aujourd'hui aux ingénieurs développant les systèmes de navigation autonomes. D'abord celui, final, de la sécurité. En effet, l'information que transmet un capteur va engendrer une action de la part de l'intelligence artificielle qui gère un véhicule totalement autonome, de niveau 5. Cette action doit être sûre dans la mesure où le véhicule peut, en cas d'accident, blesser les passagers et des personnes dans le périmètre proche. Il est donc nécessaire de faire collaborer les capteurs entre eux, pour plusieurs raisons. D'abord, cela va permettre de multiplier les informations - et les données - menant à la décision. Aussi, les capteurs ont des caractéristiques différentes. Leurs niveaux de performance ne sont pas les mêmes selon les conditions extérieures, et la nature même des données collectées varie selon le capteur que l'on utilise.
Les enjeux en termes de développements d'algorithmes performants, pour exploiter au maximum les capacités de chaque type de capteur, mais aussi pour faire fonctionner efficacement les capteurs entre eux, sont donc très importants.
Il faut également, toujours en termes de sécurité, multiplier les capteurs pour mieux prévenir les défaillances potentielles de l'un d'entre eux. Enfin, dans le cas où deux capteurs fournissent des informations contradictoires dans une situation donnée, il est important qu'un troisième capteur puisse venir trancher.
Sur un autre plan, la multiplication des capteurs va aussi voir se développer tout un système de collecte et d'exploitation des données pour améliorer de façon continue la performance des véhicules autonomes, et offrir des services aux passagers.
Sur ce dernier point les enjeux sont colossaux. La monétisation de services - connectés - est une manière de développer des modèles d'exploitation cohérents, rentables et permettant de lisser le prix de la location, qui n'est du coup plus le seul service proposé.
Les plus grandes firmes se penchent d'ores et déjà sur les services qui pourraient être proposés au passager, du choix du système de navigation à la connectivité du véhicule, en passant par l'accès à certaines fonctionnalités multimédias par exemple. C'est un marché nouveau qui va s'ouvrir, et qui va inonder notre quotidien. Les acteurs de ce marché, aussi bien les constructeurs automobiles que les GAFAs, vont devoir également s'adapter à ce nouveau mode de consommation numérique.
Enfin, il est une problématique dont on parle peu mais qui va poser des problématiques épineuses dans les années qui viennent : celle de la protection des données. A l'heure oula collecte des données privées est un sujet mondial, la multiplication des biais de collecte, en temps réel, risque de nécessité une régulation extrêmement complexe.
