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La numérisation à la rescousse des usines françaises

Publié en octobre 2018

L'industrie française est en crise. Déficit de compétitivité, baisse des capacités de production... La rupture technologique que constitue l'usine 4.0 est une opportunité pour les usines françaises de rattraper le retard accumulé depuis des années face à ses concurrents européens et mondiaux.

La réalité virtuelle, ainsi que la réalité augmentée (ou AR pour Augmented Reality), ne sont pas des gadgets ou des technologies révolutionnant les jeux vidéo (à l’instar de Pokemon Go). Maillons essentiels de l’Usine 4.0, ils permettront de diminuer le temps d’apprentissage en améliorant dans le même temps la productivité et la qualité.

En 1985, Mercedes-Benz présente à Berlin le premier simulateur de conduite virtuel au monde. Une voiture était placée sur une plate-forme mobile et les projecteurs transformaient les murs environnants en un paysage généré par ordinateur. Grâce à cet appareil, le département de recherche et développement (R&D) a pu analyser le comportement d’un conducteur dans des situations difficiles ou dangereuses, sans risque de blessure.

33 ans plus tard, les enfants explorent les environnements virtuels en portant des casques de RV raccordés à leurs smartphones ou à leur console de jeu vidéo. Les entreprises aussi se sont inspirées de Mercedes-Benz. Et elles en tirent des bénéfices.

Publiée le 7 septembre, une étude de Capgemini indique que 82% des entreprises ayant déployé des technologies AR ou VR ont obtenu des résultats qui atteignent ou dépassent leurs attentes. Certes, la majorité des entreprises interrogées sont des grands comptes avec un chiffre d’affaires supérieur au milliard de dollars.

Prototypage numérique

Loin d’être des gadgets, ces solutions sont de plus en plus utilisées dans l’industrie pétrolière, gazière et chimique, mais aussi dans l’habillement, l’ameublement, l’automobile et l’aérospatiale. En Europe de l’Ouest, l’industrie manufacturière, le commerce de détail et l’industrie de transformation sont les secteurs qui devraient le plus investir dans la RV dans les prochaines années selon une étude d’IDC.

Usinage, production, collaboration entre les équipes à distance, essais et prototypage numérique… Les usages industriels de la RV et de la RA sont très variés. À la clé, des gains de temps et un taux d’erreurs moins élevé.

« Notre expérience a confirmé que la réalité virtuelle est un outil précieux sur la totalité du cycle de production, à commencer par la conception et le design, suivis par le développement de l’environnement industriel, de même que pour la formation, le SAV et la maintenance, » explique Nicolas Lepape, le responsable du projet  de Recherche et Technologie pour la réalité virtuelle et la réalité augmentée chez Safran Nacelles.

3 jours à la place de 3 semaines

Par exemple, la réalité augmentée s’avère très utile dans la phase industrielle (approche qualitative) et dans la maintenance (limitation de l’interruption de service, bases de données actualisées). Chez Airbus, la vérification des 120 000 « brackets » (petites pièces servant à fixer les parois intérieures d’un aviron) nécessitait trois semaines pour trois inspecteurs. Avec la réalité augmentée, cette vérification ne dure plus que trois jours pour deux personnes.

Autre exemple, lors d’opérations de maintenance complexes, un ingénieur en aéronautique à Toulouse pourrait guider le technicien d’une compagnie aérienne à Singapour. Équipé d’une paire de lunettes connectée, il travaillerait plus efficacement, car l’information arriverait plus facilement et au bon moment en toute sécurité.

« Nous avons constaté que le caractère intuitif de la réalité augmentée réduit fortement la résistance au changement », précise Philippe Meleard, vice-président marketing & Communication chez Sogeti High Tech.

Entraînements immersifs

Autre intérêt : une réduction des coûts. « Le coût de création d’une salle de réalité virtuelle est de l’ordre de 100 000 à 200 000 euros (soit le coût moyen d’un seul poste de travail sur la ligne d’assemblage). Mais faire en sorte que chaque outillage soit bien conçu dès le départ évite d’avoir à le modifier en cours de route, ou pire, de devoir mettre au rebut un outil de production coûteux », explique Nicolas Lepape. Résultat, l’entreprise a rentabilisé son investissement de réalité virtuelle pour l’A330neo en moins d’un an.

Dans l’Usine 4.0, la RV et la RA seront également de plus en plus utilisées pour la formation et la sécurité. Elles permettent notamment des « entraînements immersifs ». La réalité virtuelle permet en effet de recréer des situations réelles pour former des opérateurs à l’exécution de tâches complexes ou dangereuses (produits chimiques/ électricité).

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