L’article 1er de la Charte de l’Environnement française décrète que « chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé ». La majorité des êtres humains passent plus de 80 % de leur temps dans des espaces clos, ce qui fait de la qualité de l’air intérieur une préoccupation légitime de santé publique. Cela devient même un enjeu incontournable dans les bâtiments actuels, neufs ou réhabilités, fortement isolés et étanches à l’air. La principale fonction de la ventilation est de préserver cette qualité de l’air intérieur dans les logements et les bâtiments.
Une enquête IPSOS sur la qualité de vie réalisée en 2017 pour l’association Qualitel et comportant 80 questions posées à des personnes au cours d’un sondage sur leur environnement a révélé que 5 critères les affectent tout particulièrement :
-
32 % se plaignent de l’inconfort thermique (parmi eux 41 % vivent en appartement et 26 % en maison individuelle) ;
-
34 % se disent insatisfaits de la consommation énergétique de leur logement. Un tiers des Français ont un chauffage électrique individuel et c’est celui qui est considéré comme le moins satisfaisant ;
-
30 % se plaignent de la mauvaise isolation acoustique ;
-
25 % se disent insatisfaits des matériaux de construction ;
-
seulement 21 % considèrent que l’aération et la ventilation sont mauvaises au sein de leur logement, ce pourcentage évoluant en fonction de la surface :
-
20 % pour les logements de 75 m2
-
15 % pour les logements de 75 à 100 m2
-
8 % pour les logements de 100 à 120 m2
-
6 % pour les logements de plus de 120 m2.
Cela prouve que l’effort pour améliorer la ventilation des logements, en particulier depuis 2012, a été significatif.
La sixième édition du colloque LES DÉFIS BÂTIMENT SANTÉ s’est déroulée à Paris le 15 juin 2017, au Centre des Congrès de la Cité des Sciences et de l’Industrie de la Villette. La prochaine édition est programmée pour juillet 2019. Ce rendez-vous est devenu incontournable pour les acteurs de la construction saine. Outre les innovations techniques et réglementaires concernant la qualité de l’air intérieur, les problématiques autour de l’exposition électromagnétique générée par les compteurs communicants ou l’exposition à différentes fréquences de lumière bleue des LEDs ont été largement discutées.
Ainsi, l’impact des innovations relatives à la lumière ou à l’acoustique, les questions autour des compteurs communicants ou plus largement l’intégration de la santé dans les dynamiques d’aménagement urbain et le besoin de formation de toute la chaîne des acteurs (comme les entreprises avec les Ateliers AIRBAT) ont été au centre des débats. En matière de qualité de l’air intérieur – thématique principale qui a fait la renommée de ces colloques – les dernières évolutions ont été présentées, de la modélisation à la ventilation, en passant par les capteurs de polluants, l’épuration par photocatalyse et la filtration des particules fines ou des gaz.
Ponctuant les tables rondes, les courtes sessions « Posters » ont quant à elles permis d’aborder des sujets aussi variés que : le nez comme capteur de l’environnement de la qualité de l’air, un Fab Lab dédié à la QAI, la nécessité de renforcer la collaboration franco-suisse pour la gestion du risque radon dans les bâtiments de l’arc jurassien, la possibilité de tester l’impact des polluants de l’air directement sur des tissus humains ou la complémentarité des ventilations mécanique et naturelle pour améliorer la QAI.