Le terme antenne désignait autrefois (XIIIe siècle) une vergue longue et mince des voiles latines, puis à partir du XVIIIe siècle les appendices sensoriels à l’avant de la tête de certains arthropodes. Aujourd’hui, une antenne est un dispositif qui assure la conversion d’une onde électromagnétique guidée en une onde électromagnétique rayonnée dans l’espace et inversement.
En consultant la littérature dédiée à la conception d’antennes, on est habituellement confronté à deux types d’approches : la première où l’on caractérise leur fonctionnement avec les équations de Maxwell et l’aide d’opérateurs comme le potentiel de Hertz , conduit à des calculs longs et souvent peu porteurs d’informations. La seconde où l’on présente « avec les mains » et quelques formules les caractéristiques des antennes est plus intuitive mais limitée à des exemples précis, souvent bien connus et peut être difficilement généralisée .
Dans cet article, nous allons nous appuyer sur une approche unique et rigoureuse de la conception d’antennes qui a été proposée par Per-Simon Kildal . On s’efforcera de faire apparaître les phénomènes physiques régissant le fonctionnement des antennes grâce à une formulation compacte. L’objectif est de définir l’ensemble des caractéristiques de rayonnement qui seront par la suite utilisées et développées dans d’autres fascicules relatifs aux antennes.
Pour une présentation exhaustive et plus académique des caractéristiques de rayonnement des antennes, le lecteur peut se reporter sur la référence suivante qui propose une formulation classique de la théorie des antennes.
La transmission des ondes dans l’environnement et plus précisément dans le canal de propagation a conduit au développement de multiples usages et services : radiodiffusion, télévision, radar, télécommunications, radionavigation… Dans toutes ces applications, l’antenne désigne ce composant indispensable au rayonnement et à la captation des ondes électromagnétiques.
Les antennes sont de plus en plus présentes dans notre environnement ; visibles ou discrètes, elles permettent d’établir la communication entre au minimum deux appareils tout en supprimant les câbles de liaison. Ces applications sans fils apportent aux utilisateurs souplesse, mobilité et réduction des coûts d’installation. Les applications des antennes sont donc de plus en plus nombreuses :
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pour les systèmes de télécommunication au sol : direct broadcasting, liaison radio, téléphone mobile et station de base, WLAN (Wireless Local Area Network) Co, télépéage et identification (RFID), navigation …
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pour les systèmes de télécommunication par satellite : liaisons entre stations terrestres pour de longues distances, TV-satellite, terminaux mobiles terrestres pour téléphone mobile …
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pour les radars civil et militaire : radar météo, radar aviation, radar de recherche et détection militaire, radar de surveillance à synthèse d’ouverture (SAR, Synthetic Aperture Radar) (pollution, trafic), recherche sur l’ionosphère …
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en radiométrie : radioastronomie, météorologie et surveillance des ressources terrestres …
Cet article est composé de deux grandes sections. La première est consacrée aux définitions et la seconde aux phénomènes physiques. La formulation mathématique proposée permet au lecteur d’initier une conception et de dimensionner ensuite ses propres antennes.