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Débris spatiaux : vers des satellites réparables ?

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Haut débit par satellite : la piste aux étoiles

Posté le par Philippe RICHARD dans Innovations sectorielles

Depuis environ vingt ans, le satellite est présenté comme l’une des solutions permettant d’apporter le haut débit dans les zones blanches. Ce marché de niche pourrait connaitre un coup d’accélérateur avec les projets de deux milliardaires : le patron de Tesla, Elon Musk, avec son réseau Starlink et Jeff Bezos (patron d’Amazon) et son projet Kuiper. L’Europe réfléchit à proposer une alternative.

Mi-janvier, les premiers utilisateurs anglais de Starlink (service d’Internet par satellite de SpaceX et Elon Musk) ont reçu leur kit composé d’une petite antenne parabolique et d’un routeur WiFi. Les tarifs sont identiques à ceux proposés outre-Atlantique, soit 500 euros environ pour l’antenne et 56 euros le routeur.

L’abonnement est de 100 euros par mois pour bénéficier de débit situés entre 100 et 150 Mb/s. Des tarifs très élevés si on les compare à ceux pratiqués par les fournisseur d’accès à Internet français. Mais Starlink ne s’adresse qu’à ceux qui ne peuvent tout simplement pas accéder au haut débit.

Une idée qui refait régulièrement surface. En 2004, le groupe Luxembourgeois SES GLOBAL (connu pour ses satellites Astra) proposait un service de haut débit par satellite baptisé « Netbysky » et destiné à couvrir l’ensemble du territoire français, y compris dans les zones non desservies par ADSL.

Elon Musk relèvera peut-être ce pari. Après les États-Unis, le Canada et donc le Royaume-Uni, Starlink souhaite proposer ses services en bande Ka (26,5 à 40 gigahertz) dans plus d’une douzaine de pays parmi lesquels la Grèce, la France, la Nouvelle-Zélande, l’Afrique du Sud, l’Inde, le Japon… Début 2021, l’Allemagne lui a délivré une licence, mais le service n’est pas encore opérationnel.

Depuis la faillite de OneWeb en mars dernier, Starlink met les bouchées doubles. À l’heure actuelle, l’opérateur de satellites a déjà environ 960 satellites LEO (Low Earth Orbit) en orbite et ambitionne d’en déployer au total 4 425 d’ici 2024 (10 000 autres pourraient être déployés fin 2026).

Mais le service d’Elon Musk devrait faire face à un autre puissant concurrent : Kuiper Systems d’Amazon (qui investira plus de 10 milliards de dollars). Ce projet impliquerait le lancement de 3 236 satellites en LEO. L’occasion pour les deux milliardaires de s’affronter au travers de batailles judiciaires. Principal sujet de discorde : l’altitude de ces engins. Aux États-Unis, Kuiper Systems s’est en effet plaint auprès de la Federal Communications Commission car leurs flottes seraient trop proches.

SpaceX a proposé de réduire l’altitude d’exploitation des futurs satellites Starlink de 1 110-1 325 km à 540-570 km. Mais l’orbite la plus basse de Kuiper est de 590 km, avec une tolérance de 9 km au-dessus ou en dessous…

Deux projets identiques ? À première vue, oui. Mais Amazon ne devrait pas se contenter de services à haut débit pour des zones reculées. Le géant du e-commerce est aussi l’un des leaders en matière de cloud.

Amazon Web Services (AWS), sa branche dédiée au cloud a généré près de 12 milliards de dollars de chiffre d’affaires et 3,54 milliards de dollars de bénéfices au dernier trimestre 2020 ! AWS pourrait donc s’appuyer sur le réseau Kuiper pour fournir des services aux entreprises qui ne bénéficient pas de haut débit.

Face à ces deux projets américains, l’Europe tente de ne pas être distancée. Bruxelles a commandé une étude de faisabilité à de grands noms européens comme Airbus, Thalès, Orange ou Eutelsat pour concevoir un service d’Internet satellitaire européen destiné à stimuler l’économie digitale et réduire la fracture numérique.

L’Europe considère qu’un tel projet est en mesure de tirer parti, voire de renforcer le rôle des satellites dans un écosystème 5G, voire 6G. « Reposant sur le programme européen GOVSATCOM, dédié à la mutualisation et au partage des services satellites, il garantira un haut niveau de fiabilité, de résilience et de sécurité », indique Orange.

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Posté le par Philippe RICHARD


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