Article de référence | Réf : G1630 v1

Aperçu des méthodes utilisées pour connaître les émissions
Méthodes de quantification des émissions dans l’air

Auteur(s) : Jean-Pierre FONTELLE

Date de publication : 10 janv. 2005

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RÉSUMÉ

La surveillance de la qualité de l’air a pour objectif de vérifier que les niveaux de référence définis par la réglementation pour les substances identifiées ne sont pas dépassés. Les enjeux autour de la problématique des émissions dans l’air sont multiples : sanitaire, économique, politique, scientifique. Cet article fait le point sur la quantification des rejets dans l’atmosphère et de ses quatre méthodes utilisables : mesure, bilan, corrélation et facteur d’émission. Sont également exposés les principes de bases et la méthodologie des inventaires d’émission.

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Auteur(s)

  • Jean-Pierre FONTELLE : Directeur du Centre interprofessionnel Technique d’études de la pollution atmosphérique (CITEPA) - Expert national

INTRODUCTION

Le Code de l’environnement attribue à chacun le droit à respirer un air qui ne nuise pas à sa santé, c’est-à-dire un air dans lequel les concentrations de substances éventuellement nuisibles pour la santé humaine et les autres écosystèmes ne dépassent pas les niveaux de référence définis à cet effet.

La surveillance de la qualité de l’air s’effectue par l’intermédiaire de réseaux de mesure des concentrations des substances concernées : SO2 , NO2 , CO, O3 , COV (composés organiques volatils), plomb... Ces réseaux, gérés par des associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA), sont principalement situés dans les zones d’exposition des populations (agglomérations, zones industrielles...). Ils sont constitués de capteurs fixes, de camions laboratoires et complétés par des outils de modélisation pour couvrir l’ensemble de la zone géographique concernée. Les AASQA s’intéressent principalement aux substances visées par les directives européennes relatives à la pollution de l’air. Au cours des dernières années, la problématique de l’impact sanitaire s’est accrue et des actions commencent à se concrétiser (cf. Plan National Santé Environnement). Par suite, les substances ou composés auxquels il convient de s’intéresser sont en nombre croissant.

Les niveaux de concentration dans l’air constituent des indicateurs de l’« état » de l’environnement. Ils dépendent de l’importance des rejets dans l’atmosphère liés aux activités anthropiques (chauffage, transport...) et à des phénomènes naturels (volcanisme...) qui constituent des indicateurs de « pression » sur l’environnement.

La relation entre « pression » (émissions dans l’atmosphère) et « état » (qualité de l’air) est complexe à établir. En effet, les substances rejetées sont, d’une part transportées à des distances plus ou moins éloignées de la source et, d’autre part, connaissent de multiples transformations physico-chimiques, en particulier sous l’action du rayonnement solaire.

Dans le cadre de la politique relative à l’environnement, les pouvoirs publics encouragent le développement de modèles permettant de représenter ces phénomènes et d’établir l’occurrence d’épisodes de pollution et l’impact sanitaire afin de prendre des mesures de précaution à court terme et des orientations pour l’amélioration de la qualité de l’air à long terme. Ceci se traduit par un système à plusieurs composantes dans lequel les émissions représentent une part essentielle des données d’entrée (figure 1).

L’intérêt porté à des phénomènes tels que la diminution de la couche d’ozone stratosphérique, l’accroissement de l’effet de serre, l’acidification... est, par ailleurs, justifié par la nécessité de répondre aux engagements nationaux souscrits dans le cadre de conventions internationales et de leurs protocoles associés (pollution transfrontière, changements climatiques...) [14]. Ces préoccupations conduisent à suivre des schémas analogues et à s’intéresser à la connaissance des émissions.

La pollution de l’air en général et les émissions de substances dans l’air en particulier peuvent être abordées sous différents aspects : scientifique, économique, politique, qui in fine se rejoignent. Selon le degré d’implication et l’aspect sur lequel on se focalise, de nombreux besoins concernant les émissions dans l’air sont formulés par :

  • les scientifiques pour la modélisation des phénomènes, l’analyse des impacts physiologiques sur les êtres humains mais aussi sur les biotopes, la biosphère, sans oublier les impacts économiques... ;

  • les industriels pour déterminer leur part de responsabilité, le respect de la réglementation ;

  • l’administration pour développer des stratégies de réduction des émissions, de précaution et d’amélioration de la qualité de l’air et de la biosphère en général ;

  • les collectivités locales pour la définition d’actions à ce niveau ;

  • le public qui revendique l’accès à l’information.

Ces besoins ne couvrent pas que l’observation de l’existant mais également l’estimation de situations futures tenant compte à la fois des évolutions techniques et économiques ainsi que des actions de prévention et de réduction de la pollution atmosphérique en cours de mise en œuvre ou planifiées à des horizons futurs.

Quelle que soit l’application, cela revient à identifier les sources 2, à chercher à quantifier leurs rejets dans l’atmosphère, de manière globale ou au contraire de façon plus fine en visant à respecter les principes et qualités généralement exigées pour cette quantification 3, et le plus souvent à déterminer les facteurs d’émission appropriés 4.

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-g1630


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2. Aperçu des méthodes utilisées pour connaître les émissions

Pour la détermination des émissions dans l’air, quatre méthodes sont utilisables ; chacune possède des avantages, des inconvénients et des limites d’utilisation. Ces quatre méthodes sont : la mesure, le bilan, la corrélation et le facteur d’émission.

2.1 Mesure

Le principe consiste à mesurer au moyen d’une chaîne de mesure appropriée la concentration de diverses substances dans l’effluent ou dans le panache rejeté.

L’application la plus répandue est celle de la surveillance des sources industrielles canalisées fixes (typiquement une cheminée) dans le cadre des dispositions réglementaires en vigueur. Lorsque le dispositif est installé à demeure, la mesure des rejets est permanente et fournit une information très précise sur les variations temporelles et, par suite, sur les émissions des substances observées en fonction des conditions opératoires.

En pratique, les poussières, le SO2 , les NOx sont les polluants les plus fréquemment mesurés en continu. Dans certaines industries, on mesure aussi HCI, les composés organiques volatils (COV), HF, voire d’autres substances.

La mise en œuvre des chaînes de mesure à l’émission est complexe et onéreuse en coûts d’investissement et de fonctionnement. C’est pourquoi cette méthode, généralement imposée par voie réglementaire, est réservée aux émetteurs les plus importants de par le volume et/ou la nature des rejets. Les évolutions réglementaires tendent à imposer la mesure permanente des rejets à un nombre croissant d’installations, ce qui permet de disposer simultanément de plus en plus de données spécifiques.

La mesure des émissions n’est parfois réalisée qu’à intervalle régulier (on parle alors de mesure périodique). L’avantage est essentiellement d’ordre économique ; le recours aux services de laboratoires spécialisés évite une grande partie des contraintes techniques et s’avère financièrement moins dispendieux que la mesure permanente tant que la périodicité reste faible. Bien entendu, il faut prêter attention à la représentativité des résultats. La mesure périodique est très répandue (obligation réglementaire en deçà d’une certaine taille d’installation et/ou d’un certain flux de rejet) et, bien que moins riche, n’en apporte...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) -   Inventaire des émissions de dioxyde de soufre, d’oxydes d’azote et de composés organiques volatils dans la Communauté européenne en 1985. CORINAIR.  -  Office des publications officielles des Communautés européennes, ISBN 92-826-4289-5 L 2985 Luxembourg (1995).

  • (2) -   *  -  Décision de la Commission du 17 juillet 2000 concernant la création d’un registre européen des émissions de polluants (EPER) conformément aux dispositions de l’article 15 de la directive 96/61/CE du Conseil relative à la prévention et à la réduction intégrée de la pollution (IPPC) (JOCE du 28/07/2000).

  • (3) -   *  -  Arrêté du 24 décembre 2002 relatif à la déclaration annuelle des émissions polluantes des installations classées soumises à autorisation (JO du 7 mars 2003).

  • (4) -   Organisation et méthodes des inventaires nationaux des émissions atmosphériques en France (OMINEA).  -  CITEPA (rapport téléchargeable sur http://www.citepa.org), avr. 2004.

  • (5) -   Atmospheric...

1 Contacts utiles

Centre Interprofessionnel Technique d’Études de la Pollution Atmosphérique (CITEPA), centre national de référence sur les émissions dans l’air. http://www.citepa.org

Institut Français de l’Environnement (IFEN) http://www.ifen.fr

Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME) http://www.ademe.fr

Ministère de l’Écologie et du Développement Durable (MEDD) http://www.environnement.gouv.fr

Institut National de Recherche et d’Études sur les Transports et leur Sécurité (INRETS) http://www.inrets.fr

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