Le marché mondial des produits longs (billettes, fil machine, barres) en acier inoxydable s’élève aujourd’hui à près de deux millions de tonnes. Plus de la moitié de ces produits verront au cours de leur mise en forme au moins une opération d’usinage. Cet usinage peut être limité, entre autre pour les pièces forgées, mais il est aussi parfois très important, c’est le cas des pièces mécaniques. Ainsi, dans le décolletage, les coûts d’usinage sont à l’origine de la plus grande partie des coûts de revient des pièces finies et nous arrivons alors au paradoxe suivant : l’usinabilité se situe parmi les propriétés les plus importantes exigées des produits longs aciers inoxydables.
Cette usinabilité met en jeu plusieurs paramètres : bien sûr le matériau lui-même, mais aussi la machine sur laquelle le matériau va être transformé, les outils de coupe, le lubrifiant, pour ne citer que les paramètres les plus immédiats. Nous connaissons une évolution rapide de tous ces paramètres, en particulier du matériau, à tel point que la mauvaise réputation des aciers inoxydables en usinabilité devient de plus en plus injustifiée.
Nous rappellerons, dans une première partie, quelques définitions concernant l’usinabilité, ses critères d’appréciations et les diverses techniques d’usinage. Puis nous étudierons l’influence des propriétés physiques et métallurgiques du matériau sur son usinabilité, en prenant en compte les paramètres liés à la matrice et le rôle des inclusions. Enfin, nous reviendrons sur les outils de coupe pour montrer les perspectives nouvelles apportées par leur évolution rapide.