La simulation en santé est une méthode d’apprentissage récréant des situations de soins s’approchant de la réalité dans un environnement sécurisé. Les professionnels de santé peuvent ainsi se former ou réactualiser leurs connaissances sur des techniques et procédures de leurs spécialités médicales. À l’instar de la simulation de vol pour les pilotes d’aéronefs, la simulation médicale vise pour partie un apprentissage centré sur la répétition de gestes techniques et de procédures dans un environnement médical immersif. Cet environnement virtuel ou physique, voire augmenté, s’appuie sur des équipements mimant le comportement du patient et de sa physiologie et évitant tout risque de blessure. Ainsi, ces dernières années, des centres de simulation en santé se sont développés et implantés en milieu académique afin d’offrir des outils pédagogiques pour la formation initiale et continue des professionnels de santé.
La généralisation de cette méthode pédagogique a entraîné une expansion rapide du marché des simulateurs synthétiques avec une diversification de la demande, allant du modèle procédural pour apprendre les rudiments du diagnostic médical jusqu’à des simulateurs destinés à la gestuelle pour la chirurgie cardiaque. Cependant, le besoin pédagogique découlant des situations cliniques à mettre en œuvre est rarement satisfait par les produits actuels. Dans ce contexte, le besoin de simulateur haptique de haute fidélité est tout particulièrement nécessaire en chirurgie. La simulation chirurgicale sur modèle synthétique est amenée à prendre le relais du modèle humain ou animal, où les aspects éthique et économique se révèlent être des contraintes prégnantes. Néanmoins, les sensations haptiques que transmettent les simulateurs biologiques demeurent à ce jour le standard.
Les enjeux futurs de la simulation en santé portent alors sur le développement de simulateurs synthétiques permettant à la fois de fournir un rendu anatomique et haptique réaliste pour répondre à une gestuelle chirurgicale. En parallèle, le coût des simulateurs, leur maintenance et leur réactualisation représentent un poste de dépense en forte augmentation pour les gestionnaires de centre de simulation, ayant pour effet de limiter la diffusion et la généralisation de la simulation médicale dans les cursus initiaux de formations.
Sur ces fondements à la fois clinique, pédagogique et économique, les technologies de l’industrie 4.0, comme l’impression 3D, basées sur la personnalisation des produits et la fabrication à la demande, apparaissent comme une alternative pertinente dans la recherche de solutions aux problématiques pédagogiques des formations médicales. Ainsi, ces technologies offrent un moyen de développer des équipements personnalisés simulant des tissus sains ou pathologiques plus fidèles et intégrables aux simulateurs ou à un environnement de simulation. Cet article a pour objectif de présenter le concept et les enjeux de la simulation en santé en s’appuyant sur l’expérience du centre de simulation universitaire iLumens.