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Article

1 - PRINCIPE

2 - PROCÉDURE EXPÉRIMENTALE

3 - INFORMATIONS APPORTÉES PAR LA POROSIMÉTRIE AU MERCURE

4 - EXEMPLES

5 - ASPECTS ENVIRONNEMENTAUX-SÉCURITÉ

6 - CONCLUSION

7 - SIGLES, NOTATIONS ET SYMBOLES

Article de référence | Réf : P2566 v1

Principe
Porosimétrie au mercure

Auteur(s) : Renaud DENOYEL, Isabelle BEURROIES, Emily BLOCH

Date de publication : 10 sept. 2025 | Read in English

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RÉSUMÉ

Cet article présente les méthodes de caractérisation des matériaux poreux ou pulvérulents basées sur la porosimétrie au mercure. Les phénomènes physiques à la base de ces méthodes sont décrits et interprétés sur le plan thermodynamique. Les principales procédures expérimentales sont ensuite exposées en détaillant l’influence des conditions expérimentales sur les résultats obtenus. Ces derniers sont interprétés en prenant en compte la complexité des phénomènes capillaires, qui conduisent notamment à des hystérésis d’intrusion-extrusion, et l’influence des principaux paramètres qui interviennent dans les conditions expérimentales ou qui sont liés à la structure du solide. L’exploitation des données en termes de distribution de taille de pore, de porosité ou densité est détaillée et comparée à celles obtenues par d’autres techniques.

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Auteur(s)

  • Renaud DENOYEL : Directeur de Recherche émérite - Aix-Marseille Université-CNRS, Laboratoire MADIREL, Marseille, France

  • Isabelle BEURROIES : Professeure Aix-Marseille Université - Aix-Marseille Université-CNRS, Laboratoire MADIREL, Marseille, France

  • Emily BLOCH : Ingénieure de Recherche CNRS - Aix-Marseille Université-CNRS, Laboratoire MADIREL, Marseille, France

INTRODUCTION

Les matériaux poreux ou pulvérulents sont présents dans la nature, les infrastructures, et les procédés industriels. Le sol, le béton, le plâtre sont des structures poreuses, tandis que des matériaux poreux, sous forme de sphères, d’extrudés, ou de membranes, sont utilisés pour la séparation des gaz, la purification des liquides, l’analyse par chromatographie ou la catalyse.

Dans tous ces domaines, où l’adsorption est souvent au cœur du procédé, il est important de quantifier à la fois l’étendue de la surface réactive, et la distribution de taille des pores et, si possible, d’avoir aussi une idée de l’organisation morphologique et topologique de la structure poreuse. En effet, l’efficacité d’un procédé dépend à la fois d’une thermodynamique favorable, et de conditions de transport faciles. Par exemple, l’affinité et la capacité d’adsorption sont favorisées par une grande aire spécifique, qui est généralement obtenue par une diminution de la taille des pores, alors que cette diminution est défavorable au transport.

L’optimisation des procédés passe donc par une connaissance approfondie de la texture des matériaux utilisés, en termes d’aire spécifique, de distribution de taille des pores, et d’organisation du réseau poreux. Dans ce contexte, les principales méthodes de caractérisation de la matière divisée sont fondées sur l’adsorption gazeuse, en général diazote ou argon à basse température. Ces méthodes permettent d’accéder à l’aire spécifique de la plupart des matériaux divisés, mais ne donnent accès à une distribution de taille de pore fiable que dans les domaines microporeux (< 2 nm) et mésoporeux (2-50 nm).

Il est clair que la plupart des sites actifs pour beaucoup de matériaux d’aire spécifique élevée se trouvent dans ce domaine micro-mesoporeux, mais l’utilisation de ces matériaux dans un procédé requiert une mise en forme (sphères, granulés, monolithes) dans laquelle des macropores (tailles supérieures à 50 nm) sont présents, et particulièrement importants pour les propriétés de transport. Il faut donc disposer de méthodes capables d’effectuer ce type de caractérisation : évaluer la taille des pores de l’échelle nano à l’échelle macro.

C’est le cas de la porosimétrie au mercure, objet de cet article, qui est fondée sur les phénomènes capillaires, telle l’adsorption d’azote, et qui permet d’analyser la taille des pores de quelques nanomètres à quelques centaines de micromètres. Le principe est simple : le mercure est un liquide non mouillant de la surface de la plupart des matériaux, et il faut donc exercer une pression sur celui-ci pour le faire entrer dans un pore. Cet article présente la relation simple entre la pression d’intrusion exercée sur le mercure et la taille du pore considéré : la mesure du volume d’intrusion du mercure en fonction de la pression exercée est directement une distribution de taille de pore cumulée. Cependant, comme toute méthode expérimentale, il y a un certain nombre d’hypothèses de calcul et de limitations techniques qu’il faut prendre en compte avec rigueur pour optimiser l’exploitation des données obtenues. C’est l’objet de cet article qui présente donc successivement :

  • principes physiques (§ 1) ;

  • méthode expérimentale (§ 2) ;

  • interprétation des résultats (§ 3.1) ;

  • calcul des paramètres texturaux et limites de la technique (§ 3.2, § 3.3, § 3.4, § 3.5) ;

  • aspects sécurité (§ 5) ;

Les principaux symboles, unités utilisées et les différentes classifications suivent les conventions de l’IUPAC .

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-p2566


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1. Principe

Les méthodes de caractérisation de la porosité des solides sont généralement fondées sur les phénomènes de capillarité, qui sont dus aux forces interfaciales existant dans un système triphasique solide/liquide/gaz. Observons ce qui se passe dans deux situations très simples où l’on immerge un capillaire en verre dans l’eau ou le mercure (figure 1).

Une ascension est observée pour l’eau, alors qu’une dépression est observée pour le mercure. Un liquide s’étale plus ou moins facilement sur une surface en fonction de la balance entre son énergie de cohésion (liée aux interactions intermoléculaires) et son énergie d’interaction avec cette surface (liée aux interactions entre molécules du liquide et atomes, ou molécules, du solide). L’ascension de l’eau est donc due à une interaction favorable entre les molécules d’eau et le verre, alors qu’une descente du mercure est observée parce que l’énergie de cohésion entre atomes de mercure est plus forte qu’entre les atomes de mercure et le verre.

Cela se traduit par la formation d’un ménisque dont la concavité est dirigée vers la phase vapeur, dans le cas de l’eau, et vers la phase liquide, dans le cas du mercure. Sur le plan thermodynamique, c’est la tension interfaciale (énergie libre par unité de surface) qui définit l’état d’équilibre d’une phase du point de vue de l’extension de ses différentes interfaces [J 2 140]. La résultante des forces de tension interfaciale liquide/vapeur étant dirigée vers l’intérieure de la concavité, cela se traduit par :

  • une dépression au sein du capillaire dans le cas de l’eau (d’où ascension jusqu’à une hauteur telle que l’égalité des pressions à la surface du liquide et dans le capillaire au même niveau soient obtenues) ;

  • une surpression dans le cas du mercure (qui descend jusqu’à la hauteur où la pression dans le capillaire au niveau du ménisque...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - THOMMES (M.), KANEKO (K.), NEIMARK (A.V.), OLIVIER (J.P.), RODRIGUEZ-REINOSO (F.), ROUQUEROL (J.S.W.), SING (K.S.W.) -   Physisorption of gases, with special reference to the evaluation of surface area and pore size distribution  -  (IUPAC Technical Report). Pure and Appl. Chem., 87(9-10), p. 1051-1069 (2015).

  • (2) - COHEN (E.R), CVITAS (T.), FREY (J.G.), HOLMSTRÖM (B.), KUCHITSU (K.), -MARQUARDT (R.), MILLS (I.), PAVESE (F.), QUACK (A.J.), STOHNER (J.), STRAUSS (H.L.), TAKAMI (M.), THOR (A.J.) -   Grandeurs, unités et symboles de la chimie physique.  -  MARQUARDT (R.), MOTTET (M.), ROUQUEROL (F.) et TOULLEC (J.) (trad.), De Boeck (2012).

  • (3) - LAPLACE (P. S.) -   Theory of Capillary Attraction.  -  Supplements to the 10th book of Celestial Mechanics (1806, 1807), translated and annotated by N. Bowditcb (1839). Reprinted by Chelsea, New York (1966).

  • (4) - GOMEZ (F.), DENOYEL (R.), ROUQUEROL (J.) -   Determining the Contact Angle of a Nonwetting Liquid in Pores by Liquid Intrusion Calorimetry.  -  Langmuir, 16, p. 4374 (2000).

  • (5) - DENOYEL R., LLEWELLYN (L.), BEURROIES (I.), ROUQUEROL (J.), ROUQUEROL (F.),...

NORMES

  • Évaluation de la distribution de taille des pores et la porosité des matériaux solides par porosimétrie à mercure et l’adsorption des gaz – Partie 1 : Porosimétrie à mercure. - ISO 15901-1 - 2016

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