Les habitudes d’interaction qui se sont développées du fait de l’emploi d’écrans ont forgé le « look and feel » des interfaces graphiques usuelles. Petit à petit, les comportements et les conventions de représentation se sont homogénéisés et ne diffèrent d’un système à l’autre que par de très petits détails. Ces interfaces graphiques portent le nom générique d’interfaces WIMP (« window, icon, menu, pointer ») en raison des interacteurs graphiques macroscopiques que l’on y rencontre le plus fréquemment. Mais il existe des interfaces à désignation directe, non WIMP, par exemple celles des jeux vidéo.
En pratique, les divers objets graphiques et les conventions d’usage associées sont actuellement bien au point et sont directement disponibles sous des formes fonctionnellement et visuellement très voisines dans les différentes boîtes à outils qui permettent de développer des interfaces graphiques. Citons Delphi pour Lisp, Motif pour X-Windows, Mac App et PowerPlant pour le MacIntosh, et les bibliothèques Java pour ce dernier langage. On y trouve en particulier les classes permettant de construire aisément des spécialisations des interacteurs de base dont on peut avoir besoin. Toutefois, un concepteur d’interfaces doit aussi connaître et comprendre les principes ainsi que les raisons des longues évolutions qui ont conduit aux interacteurs actuels, car il peut être amené à développer de nouveaux interacteurs pour des besoins spécifiques.
Après l’exposition des fondements cognitifs des interfaces graphiques [H 7 215], cet article adopte le point de vue des objets et des techniques de l’interaction pour l’utilisateur. L’article suivant [H 7 217] explique les principes d’architecture logicielle pour les interfaces graphiques et les spécificités des différentes plates-formes.