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Décryptage

13,9 cents le kWh: une île du Pacifique se libère du pétrole grâce au solaire en bouteille de Tesla

Posté le par Pierre Thouverez dans Énergie

L'alliance Tesla-SolarCity a installé sur une île des Samoa américaines, à l'est des Fidji, un parc solaire de 1,4 MW assisté de 60 batteries Powerpack de 0,1 MWh l'unité. Ce système permettra à cette île volcanique de devenir presque 100% solaire.

Ce qui est frappant avec le parc photovoltaïque de l’île de Ta’u, c’est son empreinte surfacique vraiment minuscule. Moins de 0,15 km2, sur une île qui fait 44 km2, soit 0,34%. L’île comptait 790 habitants en 2010 ce qui correspond à 18 habitants au kilomètre carré. Si la densité de population de Ta’u devenait égale à celle de la France, serait-il possible de répondre à sa demande électrique avec le solaire ? La réponse est oui, il suffirait de  multiplier par un facteur 2,5 la longueur et la largeur de la centrale solaire actuelle. 

Chacune des 36.000 communes qui composent la France peut être considérée comme une île. La chercheuse américaine Yan Xu, du laboratoire national d’Oak Ridge (Tennessee) utilise le mot « islanding » pour décrire l’approche visant la résilience locale des communautés grâce à des microgrids.

Tesla-SolarCity-Tau-Microgrid-PowerPackLe coût du kWh solaire + stockage batterie Tesla est de seulement 13,9 cents le kWh sur l’île de Ta’u rapporte le magazine Fortune (13,1 centime d’euro). Autrement dit le solaire disponible 24 heures sur 24 a sur l’île de Ta’u un coût équivalent à celui du nouveau nucléaire EPR ou à électricité thermosolaire + stockage thermique. Dans les projets ultérieurs les Powerpack Tesla, de seconde génération, ne seront plus de 100 kWh l’unité mais de 200 kWh.

La France consacre aujourd’hui plus de la moitié de son territoire à la capture des photons par des plantes à vocation alimentaire (SAU, Surface Agricole Utile). Le potentiel du solaire en toiture, un autre type de capture des photons, a été estimé par l’ADEME a plus de 400 TWh, et il peut être multiplié environ par deux en intégrant celui des ombrières PV de parking. La demande électrique française totale est de 500 TWh par an.

En Australie la ville de Kalbarri va mettre en place une microgrid intégrant solaire PV et éolien, le tout assisté de batteries totalisant une capacité de stockage de 2 MWh. En France, la complémentarité  du solaire et de l’éolien à l’échelle saisonnière est parfaite.

Par Olivier Danielo

Pour aller plus loin

Posté le par Pierre Thouverez

Les derniers commentaires

  • Sur l’île de Ta’u le solaire va répondre à « presque » 100% de la demande électrique de l’île. Vous avez raison de souligner que ce n’est pas totalement, mais presque. Un back-up thermique (générateurs diesel déjà en place sur l’île) assurera la production durant les périodes très peu ensoleillées (période de passage d’un ouragan, par exemple). Les 60 Powerpacks Tesla offrent à l’île une autonomie électrique totale pendant 3 jours. Au final la part du diesel sera probablement réduite (variable d’une année à l’autre) à entre 5 et 20%. Le solaire répondra donc probablement à entre 80 et 95% de la demande.

    Vous faîtes bien de souligner également la variation de la production solaire entre l’hiver et l’été en France. Raison pour laquelle j’ai indiqué le solaire et l’éolien sont parfaitement complémentaire à l’échelle saisonnière en France. Je vous prie de consulter à ce sujet le slide n°49 de ce diaporama pour vous en convaincre: http://cf01.erneuerbareenergien.schluetersche.de/files/smfiledata/5/4/1/3/9/6/13ElecFrance2015.pdf

    Cet outil pédagogique mis au point par des chercheurs finlandais pourrait également vous intéresser:
    https://cleantechnica.com/2016/11/04/new-simulation-represents-100-renewable-energy-system/

  •  » 400 TWh, et il peut être multiplié environ par deux en intégrant celui des ombrières PV de parking. La demande électrique française totale est de 500 TWh par an. »

    Problème avec vos 400 TWh, à cause de la latitude de 45° ( île Smoa, c’est 10°), et donc de la saisonnalité: la production solaire serait de 100 TWh en « hiver » et 300 TWh en « été », alors que la demande est de 300 TWh en « hiver » et 100 TWh en été … expliquez comment vous gérer ce stockage saisonnier ( et ne nous faites pas le coup que l’éolien compenserait, c’est totalement faux) ?

    Une soluation serait de tripler la surface de solaire pour assurer l’hiver », mais il faudrait alors court-circuiter les 2/3 l' »été ». Ca ferait une puissance installée de l’ordre de 1500 GWc. Pourriez-vous nous communiquer le prix de revient du kwh dans ces conditions, et comment vous allez gérer l’intermittence journalière ?

    En vous remerciant.


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