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Aérospatial et agroalimentaire ont résisté au repli de l’industrie française

Posté le par Sophie Hoguin dans Entreprises et marchés

Une étude de l’Insee détaille le recul général du secteur industriel français entre 2006 et 2015 et révèle une perte de 18 % de ses établissements et de 16 % de ses salariés. Seuls la construction aérospatiale et l’agroalimentaire ont résisté.

Entre 2006 et 2015, presque toutes les activités industrielles françaises ont enregistré une diminution de leur nombre d’établissements employeurs et une diminution des effectifs salariés. En dix ans, l’industrie manufacturière a ainsi perdu  27 300 établissements (– 18 %) et 530 000 salariés (– 16 %). Avec la crise de 2008-2009 qui a durement touché ce secteur déjà en repli, la tendance n’a fait que se poursuivre et dès 2009, l’industrie, qui était encore le premier employeur hors secteur agricole, s’est fait doubler par le commerce. En décembre 2015, elle restait tout de même le deuxième employeur avec 123 300 établissements et 2,7 millions de salariés.

Cette tendance à la baisse n’est pas nouvelle puisque l’emploi salarié dans l’industrie diminue depuis 1975 et sa part dans la valeur ajoutée de l’ensemble de l’économie à été divisée par deux entre 1970 et 2014.

Tous secteurs et toutes tailles

Cette étude révèle que la taille moyenne des établissements est resté stable autour de 22 salariés : « la baisse du nombre de salarié résulte alors quasi-exclusivement de celle du nombre d’établissements employeurs », explique ainsi les auteurs. On remarque ainsi que la forte diminution du nombre d’établissements et de salariés ont été enregistré dans toutes les classes de taille, même si elle est un peu plus importante pour les petits établissements. En ce qui concerne les différents secteurs, même si certains sont plus durement touchés que d’autres, le repli est général. Le secteur les plus atteint en terme de volume relatif et absolu est celui du textile, de l’habillement et du cuir qui perd un tiers de ses effectifs et de ses établissements en 10 ans. On retrouve ensuite le travail du bois, les industries papetières et l’imprimerie en recul de 25 %. Dans ces deux groupes de secteurs l’emploi est peu concentré (8 à 9 salariés sur 10 travaillent dans des établissements de moins de 250 salariés). Nombre d’activités liées à l’industrie automobile et aux transports connaissent aussi un repli vraiment notable : ainsi la fabrication de produits en caoutchouc tels que la fabrication et le rechapage de pneumatiques et la fabrication de produits en plastique tels que les pièces techniques perdent un cinquième de leurs établissements et un quart de leurs salariés. Parmi les autres secteurs très touchés on peut aussi citer la sidérurgie et la métallurgie ou encore la fabrication de meubles ou la réparation et l’installation de machines et équipements. Au niveau territorial, la perte d’emploi industriel touche l’ensemble de la France mais plus particulièrement la moitié nord. En volume, c’est le bassin parisien qui est le plus touché entre 2006 et 2015, perdant ainsi 3800 établissements et 54200 salariés. Rare sont les zones d’emplois où l’emploi progresse comme celle de Toulouse qui profite de l’essor de la construction aéronautique et spatiale.

Agroalimentaire et aérospatial en bonne santé

Ces deux secteurs ont bien résisté au repli industriel français. Ainsi, dans l’agroalimentaire, c’est la concentration qui prédomine : le nombre d’établissements diminue de 9 % (-4500) mais les effectifs seulement de 0,4 %. Ce secteur confirme sa position dominante dans l’industrie nationale regroupant à lui seul 35 % des établissements employeurs et 20 % des salariés à fin 2015. Au sein de ce secteur, on peut noter une différence de tendance très nette entre les produits à base de viandes qui reculent et les produits de boulangerie-pâtisserie dont les effectifs augmentent de 12 % en 10 ans. Un autre grand secteur sort du lot de la récession. Il s’agit de la construction aéronautique et spatiale dont les effectifs salariés enregistrent une hausse de 24 % et qui s’étoffe d’une quarantaine d’établissements supplémentaires. Ce secteur est caractérisé par une forte concentration, puisque 75 % des salariés le sont dans des établissements de plus de 1000 salariés.

Référence : Insee Première – n°1689 – Février 2018 

Par Sophie Hoguin

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