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Apprendre des politiques énergétiques étrangères

Posté le par Matthieu Combe dans Environnement

Le 4 avril, le Conseil national du débat sur la transition énergétique (CNDTE) a auditionné Pierre Gadonneix, Président du Conseil Mondial de l'Energie et Olivier Appert, Président du Conseil Français de l'Energie, pour comprendre les enjeux de transition énergétique dans le monde.

La transition énergétique est un défi partagé au niveau mondial et l’un des grands enjeux du conseil mondial de l’énergie. « C’est un sujet qui est aujourd’hui tout à fait prioritaire dans tous les grands pays », observe Pierre Gadonneix, ancien directeur général de Gaz de France, puis d’EDF, et actuel Président du conseil mondial de l’Energie depuis 2007.

L’Agence Internationale de l’Energie prévoit une croissance de la demande mondiale en énergie +50 % d’ici 2050. Elle devra se faire en limitant les impacts sur l’environnement, dont la lutte contre le réchauffement climatique, les pollutions locales de l’eau, de l’air et des sols, ainsi que les conflits d’usage des sols. Un vaste défi !

3 enjeux majeurs au niveau mondial

Si les réponses locales peuvent être différentes selon les pays, on s’aperçoit qu’au niveau mondial, les évolutions des politiques énergétiques tournent autour de 3 enjeux globaux de long terme. Il s’agit de la sécurité énergétique, l’équité sociale et l’accès à l’énergie, notamment pour les 1,3 milliards d’individus sans accès à l’électricité dans le monde.

Dans les populations riches, la question de l’accès à l’énergie est liée à son prix pour les ménages les plus pauvres. Pour relever ce défi, les gouvernements doivent notamment inciter à « l’efficacité énergétique par la réglementation, la formation et la pédagogie », en commençant par les investissements les plus rentables, estime le Président du conseil mondial de l’Energie.

La réponse actuelle de la majorité des pays est de diversifier les mix énergétiques nationaux via un portefeuille diversifié de ressources et de technologies les plus rentables. Ils n’excluent aucune source d’énergie a priori, mais valorisent les atouts nationaux et les ressources et technologies les plus compétitives.

Pour réussir la transition, le prix de l’électricité doit refléter les coûts réels. Il faut « viser des prix reflétant les coûts complets pour envoyer le bon signal prix aux investisseurs et aux consommateurs, tout en protégeant spécifiquement les plus vulnérables », insiste Pierre Gadonneix. Pour cela, il est aussi important d’avoir un signal prix pour les émissions de CO2 pour que les industriels fassent des investissements sur le long terme.

L’Europe doit être un moteur de cette transition

La transition énergétique doit être au service de la croissance économique. Elle doit se faire dans le cadre d’une coordination régionale et, plus globalement, dans le cadre d’une gouvernance mondiale sur l’énergie et le climat, favorable aux investissements et aux transferts technologiques. « La transition énergétique devra nécessairement se fonder sur la recherche d’un consensus, aux niveaux nationaux, régionaux et globaux », analyse Pierre Gadonneix.

L’augmentation annuelle des émissions de gaz à effet de serre de la Chine est supérieure à la totalité des émissions de l’Allemagne. Si l’Europe ne pèse pas grand-chose en matière d’émissions par rapport aux pays émergents, elle peut jouer un rôle majeur comme force de proposition et de développement. Pour contribuer à la transition énergétique, « l’Europe pourrait développer des technologies pour les mettre à disposition de l’ensemble des pays qui connaissent le taux de consommation et d’émission les plus importants », estime Pierre Gadonneix. 

Ce panorama doit nous inviter à réfléchir dans le cadre du débat national sur la transition énergétique. Favorable au nucléaire, Pierre Gadonneix rappelle que « objectivement, ce n’est pas en fermant une centrale en Allemagne qu’on améliore la sûreté des installations nucléaires dans le monde ». Aujourd’hui, 60 centrales sont en cours de construction et, avec ou sans nous, « cela se fera ! », insiste-t-il. « Il vaut mieux participer avec eux aux règles de sûreté que de s’en désintéresser » conclut-il. 

Par Matthieu Combe, journaliste scientifique

 

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