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Décryptage

Quelle place pour la French Health Tech ?

Posté le par Sophie Hoguin dans Innovations sectorielles

Quels sont les atouts et handicaps de la France sur le marché des nouvelles technologies au service du secteur de la santé ? L'association France Biotech fait le point via une étude de The Boston Consulting Group (BCC).

La France dispose traditionnellement d’une bonne dynamique en matière de recherche médicale. Les nouvelles technologies ont naturellement intégré cette dynamique créant un important vivier d’entreprises positionnées sur le secteur de la Health Tech : l’étude BBC en inventorie plus de 600 dont une vingtaine sont en train de développer des produits innovants destinés à plus de 11 millions de patients français (et 250 millions dans le monde).

Quels enjeux autour de la Health Tech ?

La Health Tech recouvre à la fois les innovations issues des biotechnologies, des nouvelles technologies médicales (Medtechs) – touchant par exemple aux dispositifs médicaux – que des technologies digitales (gestion des données, prise en charge des patients, suivi etc.). Aussi, souligne l’étude, l’essor des entreprises de la Health Tech constitue un enjeu pour l’ensemble de l’innovation, car «par sa vitalité, la Health Tech renforcera tout le tissu de recherche hexagonal, public et privé, en sciences de la vie, mathématiques ou sciences de l’ingénieur.»

Outre des avantages en terme de santé, les enjeux économiques sont aussi majeurs. Selon l’analyse menée par BCC, se fondant notamment sur une analogie avec l’environnement de la région de Boston en 2009 et son évolution aujourd’hui, la France possède de solides bases pour construire un secteur de la Health Tech pouvant générer un chiffre d’affaires annuel de 40Md d’euros par an et 130000 emplois supplémentaires d’ici 2030.

Des atouts indéniables

La France possède des atouts pour se positionner comme un centre incontournable de la Health Tech au niveau européen et mondial dans les années qui viennent. En effet, elle possède une tradition d’excellence en matière de recherche scientifique en la matière via un fort soutien à la recherche publique (Inserm et AP-HP par exemple) et son système sanitaire reste l’un des mieux structuré du monde. En outre, la recherche publique, via les CHU, dispose d’un maillage national qui permet à la fois de mener des recherches cliniques d’envergure et d’accéder tout de suite à un large marché. Parallèlement de nombreux efforts ont été faits par les pouvoirs publics pour aider à l’amorçage des start-up dont le secteur de la Health Tech bénéficie déjà largement.

Encore des freins à lever

Les freins identifiés par l’étude de BCC sont les mêmes que ceux déjà soulignés dans d’autres études concernant l’avènement d’une réelle économie stable autour des nouvelles technologies : insuffisance des financements au-delà de la phase d’amorçage, pénurie d’expertise pour les aspects non scientifiques et techniques, transfert de technologie public-privé encore trop peu souple et structuré. Enfin, un point souvent évoqué reste celui de la réglementation française qui est considérée comme une réelle bride pour l’émergence de solutions innovantes thérapeutiques en raison de procédures trop longues et lourdes tant pour les essais cliniques que pour l’accès au marché.

Quinze propositions

France Biotech dans cette étude propose 15 mesures pour que «la France devienne un leader mondial de la Health Tech et en récolte tous les bénéfices médicaux, sociaux et économiques». Elles doivent permettre, par exemple en matière de financements, de prendre en compte la durée de développement des produits, plus longue dans les Health Tech que dans les Digital Tech, en augmentant la durée des aides ou de statut particuliers des jeunes entreprises. Ces propositions souhaitent que soit initiée une véritable montée en puissance de l’expertise par des systèmes d’encouragement à la venue d’experts étrangers, par un échange facilité entre personnels publics et privés et par un rapprochement des acteurs de la Health Tech dans les cursus universitaires de sciences de la vie et de médecine. Cinq points concernent directement la réglementation et proposent de revoir l’ensemble des procédures pour accélérer l’accès aux essais et au marché et mettre en place un système d’évaluation des bénéfices socio-économiques que peuvent apporter les nouvelles solutions proposées.

Sophie Hoguin

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