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Siemens entre dans la quatrième révolution industrielle numérique

Posté le par Joël Spaes dans Innovations sectorielles

Le groupe allemand Siemens a annoncé le 7 mai une restructuration d’ampleur. Si la future introduction en bourse de la division Power and Gas, qui sera complétée par les turbines éoliennes de Siemens Gamesa Renewable Energy (SGRE), dont Siemens détient 59%, a été au cœur des commentaires, le groupe se tourne également résolument vers la numérisation de l’entreprise.

Le discours de Joe Kaeser, le PDG de Siemens, à l’occasion de la présentation des résultats le 7 mai, est clair : « Avec Vision 2020+, nous poursuivons la réorientation des activités de Siemens, et les rendons plus agiles et plus réactives. Ces changements jettent les bases d’une réussite économique durable sur des marchés de croissance qui conserveront leur attractivité sur le long terme. Nous offrons également de solides perspectives aux activités qui doivent faire leurs preuves dans le contexte de transformation structurelle en cours ». Et le PDG d’ajouter : « le succès des activités de Siemens de la prochaine génération sera défini par de nouveaux facteurs. A l’avenir, ce ne seront plus l’envergure, la taille et l’approche universelle qui décideront de notre réussite, mais la cohérence, la réactivité et l’adaptabilité. Ce sont ces facteurs qui nous permettront de pérenniser nos activités à l’ère de la quatrième révolution industrielle digitale, car ils sont essentiels pour rester compétitifs. »

Le PDG souligne que Siemens est en position de force pour fixer son nouveau cap et se trouve dans une situation idéale. Siemens veut poursuivre résolument son développement et conforter sa position de leader dans les secteurs de croissance que sont l’automatisation, la digitalisation industrielle et les infrastructures intelligentes.

Ainsi, les divisions Digital Industries (DI) et Smart Infrastructure (SI) constitueront à l’avenir le cœur industriel de Siemens. Ce nouveau centre sera complété par les unités technologiques et de service du groupe et sa participation majoritaire stratégique dans Siemens Healthineers. Siemens Mobility, considéré comme une activité en croissance, sera également renforcé.

La division Smart Infrastructure entend renforcer ses activités produits, particulièrement en Asie, mais aussi développer ses activités rentables en matière de services, et intensifier ses activités dans des domaines tournés vers l’avenir comme les infrastructures de mobilité électrique, les systèmes d’énergie distribués, les bâtiments intelligents et le stockage de l’énergie – en exploitant notamment davantage les solutions de digitalisation. Cette politique devrait générer une croissance annuelle du chiffre d’affaires de 4 à 5 % sur l’ensemble du portefeuille de SI. Dès lors, SI souhaite recruter jusqu’à 6000 nouveaux employés à l’horizon 2023 – surtout dans les services, la recherche et le développement ainsi que la vente. « Dans l’ensemble, avec une croissance accélérée et une structure allégée, nous pensons faire passer notre marge à 13 ou 15 % d’ici 2023 », a expliqué Cedrik Neike, directeur général de SI. Une orientation qui passe notamment par le développement de micro-grids. Siemens a ainsi investi en 2018 dans une start-up new-yorkaise, LO3 (local microgrid), qui vise à utiliser les énergies renouvelables via des solution liées à la blockchain. Et le groupe participe à de nombreux projets de micro-grids notamment dans les îles, comme Les Galapagos. Enfin, Siemens dispose également d’une technologie d’Electrolyse PEM pour fabriquer l’hydrogène, afin d’accompagner la transition énergétique, pour la mobilité et le stockage, avec le power-to-gas.

« Nous avons plusieurs pistes pour accroître notre rentabilité. Nous pouvons engranger des gains de productivité significatifs rien qu’en allégeant notre administration. Les 79 usines de SI dans le monde sont un autre levier d’action. Au cours des trois prochaines années, nous allons comprimer les coûts grâce à des regroupements de capacité et des partenariats », insiste l’ancien responsable de Cisco. Pour atteindre cet objectif, SI prévoit 3 000 suppressions de postes au total dans le monde. Cette mesure générera 300 millions d’euros de charges de restructuration. Au final, SI table sur une augmentation nette de 3 000 emplois à l’horizon 2023.

De son côté, la division Digital Industries a l’intention de consolider ses activités dans la numérisation industrielle et de conforter encore davantage sa position de leader du marché. DI est notamment en avance dans le domaine de l’automation des processus industriels, mais mise également sur la fabrication 3D.

DI vise une croissance 25 % plus rapide que celle du marché (entre 4% et 5% annuellement), qui se traduirait par la création de 12000 nouveaux postes dans le monde, principalement dans la production, la recherche et le développement ainsi que la vente. DI ambitionne d’optimiser sa rentabilité grâce, par exemple, à l’intégration de deux anciennes divisions, à l’amélioration de ses processus internes dans des domaines tels que la logistique, à la simplification du controlling et à une utilisation accrue du propre portefeuille de logiciels industriels de l’entreprise. Ces mesures auront également un impact structurel sur l’emploi, car elles nécessiteront en partie d’autres qualifications. Jusqu’à 4900 postes seront concernés dans le monde. La direction de DI escompte des charges de restructuration de 300 millions d’euros d’ici 2023. L’un dans l’autre, DI table sur une croissance supplémentaire qui générera près de 7000 emplois à l’horizon 2023.

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Posté le par Joël Spaes


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