EDF a annoncé jeudi élargir à « plusieurs milliers » le nombre d’entreprises pouvant souscrire un contrat de fourniture d’électricité nucléaire (CAPN) de long terme, jusque-là réservé aux plus gros consommateurs d’électricité, les industriels dits électro-intensifs.
Ces contrats, qui sont adossés au parc historique nucléaire français, proposent des tarifs décorrélés des prix des marchés de gros sur des durées d’au moins 10 ans, en contrepartie de supporter une partie des risques associés à la production des réacteurs.
Ils vont désormais être proposés aux acteurs économiques « ayant des besoins supérieurs à 7 GWh/an », aux fournisseurs d’électricité disposant d’une autorisation d’achat d’électricité pour revente aux consommateurs finals, et aux producteurs d’électricité, a précisé EDF dans un communiqué jeudi.
Marc Benayoun, directeur exécutif chargé du pôle client, service et territoire, a précisé auprès de journalistes de l’AFP que « des milliers de clients » ont une consommation d’électricité supérieure à 7 GWh/an.
EDF a en outre annoncé que deux acteurs électro-intensifs venaient de signer un contrat CAPN, Safran Landing System, spécialiste des systèmes d’atterrissage et de freinage, comme annoncé cet été et Verallia, fabricant d’emballages en verre.
A ce jour, 11 accords de long terme comprenant 7 CAPN et 4 contrats d’un autre modèle, ont été signés mais « il y a beaucoup d’autres négociations qui sont aujourd’hui en cours », a précisé à l’AFP Karine Revcolevschi, directrice optimisation amont aval trading.
Avec le métallurgiste ArcelorMittal, énorme consommateur d’énergie, les discussions se poursuivent et EDF vise la conclusion d’un accord d’ici la fin de l’année.
EDF dit avoir reçu des marques d’intérêt de clients non électro-intensifs pour ces CAPN, afin de limiter leur exposition aux fluctuations des marchés à l’expiration en fin d’année du système régulé dit Arenh. Ce dernier accordait aux industriels et aux fournisseurs d’énergie un prix de l’électricité nucléaire d’EDF très bas sur une partie de leur approvisionnement.
« Il y a des clients par exemple qui consomment 1 TWh, de très gros volumes en France, mais qui ne sont pas électro-intensifs et qui peuvent avoir envie d’avoir un CAPN », a indiqué M. Benayoun. « Vous avez aussi des entreprises, des ETI consommant 30 GWh », ce qui représente « des milliers d’acteurs ».
Les contrats de moyen et long terme permettent à EDF de sécuriser ses recettes commerciales, dans la perspective de son mur d’investissements pour la relance du nucléaire, tout en répondant aux objectifs de l’Elysée de maintenir la compétitivité des industriels et d’attirer les centres de données en France.
Ces centres de données nécessitent des quantités colossales d’électricité avec l’essor de l’intelligence artificielle, et plusieurs acteurs de ce secteur sont selon EDF aujourd’hui en discussion avec l’énergéticien. L’entreprise avait annoncé début septembre la signature d’un CAPN avec l’opérateur de centre de données français Data4.
A ce jour et de manière plus générale, 16.000 contrats de moyen et long terme ont été signés par EDF pour remplacer le dispositif Arenh, soit l’équivalent de 120.000 sites de consommation et pour un total « entre 35 et 40 TWh de consommation équivalente annuelle », a précisé Nelly Recrosio, directrice du marché d’affaires chez EDF.
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