La logistique continue de prendre de l’ampleur dans les entreprises, qu’elles soient utilisatrices ou productrices de produits manufacturés. Les consommateurs sont de plus en plus équipés, et l’offre de produits de bon rapport qualité/prix est de plus large. Les consommateurs deviennent de plus en plus exigeants – certains diraient même capricieux – pour se laisser tenter par un autre achat, un nouveau produit. Pour répondre à ces exigences, qu’elles soient au niveau de la variété des produits, des prix bas, ou des services offerts, voire les trois réunis, les entreprises doivent sans cesse diminuer les coûts, et augmenter la variété des produits proposés. Comme l’automatisation et la conception rationnelle du travail dans les pays développés ont déjà réalisé les plus importants gisements de productivité, les entreprises cherchent à s’approvisionner de plus en plus loin, dans les pays en voie de développement, là ou les coûts sont plus bas – main d’œuvre, immobilier, énergie, charges administratives/fiscales/ et environnementales... La chaîne d’approvisionnement (« Supply Chain », en anglais) devient de plus en plus longue, de plus en plus coûteuse, et sujette aux aléas des transports internationaux. Et ce pour des volumes de chaque référence de plus en plus faibles. La gestion de ces transactions multi-étapes, complexes se déroulant à toute heure de la journée, partout dans le monde, ne peut plus se faire sans l’aide de systèmes d’information hyper-performants. Performants car la capacité, l’envergure et la quantité des transmissions à gérer dépassent les repères de la conception humaine – imaginez la gestion de la nomenclature des 10 ingrédients d’un Big Mac – et il y a des centaines d’articles au menu d’un restaurant MacDonald. 1 000 Big Mac sont vendus tous les jours dans un restaurant Mac Donald, or il y a des dizaines de milliers de restaurants... Faites le compte du nombre de transactions...
Le schéma de la figure 1 illustre les divers stades fonctionnels de la logistique de gauche à droite, et les trois strates verticales représentent les niveaux de gestion – des briques de base que sont les transactions quotidiennes, jusqu’aux outils de la direction des affaires en haut du schéma : la stratégie de l’entreprise. Le premier niveau détermine les objectifs à atteindre, ainsi que les unités de mesure de la performance qui seront pertinents. Le deuxième niveau indique les relations et les capacités qui seront mises en œuvre pour atteindre ces objectifs, tels les contrats d’achat qui détermineront les volumes et le prix des approvisionnements, les capacités de transport (en amont et en aval), ainsi que les moyens qui seront mis en œuvre par l’entreprise – prévisions de ventes, modifiées par le plan promotionnel, et appuyées par le plan d’approvisionnement (mrp), de production (MRP) et de déploiement des stocks (DRP). Ces plans seront mis en œuvre à travers les systèmes opérationnels (ou transactionnels) que représente la troisième et dernière étape : émission des ordres d’approvisionnement, gestion des opérations de transport, génération et ordonnancement des ordres de fabrication et de transfert aux centres de distribution, traitement des commandes clients, facturation et encaissements, etc. Les technologies de base qui sont indiquées en bas du schéma sont décrites plus loin dans ce dossier : l’identification automatique (AEI), les réseaux et les protocoles de communication, ainsi que les interfaces que les utilisateurs fréquentent pour maîtriser leurs systèmes d’informations.