L’association des termes « éthique » et « robot » recouvre plusieurs aspects distincts. Il peut s’agir de la réflexion éthique liée à la recherche en robotique ou à la conception de robots présentant une caractéristique particulière, par exemple les robots dotés d’une autonomie décisionnelle leur permettant de se substituer à certaines décisions humaines, les robots imitant l’aspect ou le comportement humain ou animal, les robots modifiant les capacités physiques de l’humain. La réflexion éthique peut également concerner les usages des robots et leurs impacts sur la société, notamment l’utilisation de robots dans la défense et la sécurité, la voiture autonome, les robots de compagnie et d’assistance à la personne, les robots de réparation et d’augmentation de l’humain. Enfin, il peut s’agir de l’éthique en tant que problématique de modélisation en vue de conférer à un robot un comportement qui serait considéré comme éthique (par exemple, dans un cadre utilitariste, le robot maximiserait les conséquences positives de ses actions sur son environnement).
La démarche éthique consistant essentiellement en un questionnement, il est proposé, sans ambition d’exhaustivité, des pistes de réflexion sur ces différents aspects ainsi que quelques questions précises illustrées par des exemples. En effet, il s’agit plutôt d’éclairer le lecteur sur les spécificités du robot et les problèmes nouveaux qu’il pose par rapport à d’autres objets technologiques, et non pas de donner des réponses toutes faites à ce que doit être ou ne doit pas être un robot, à ce qu’il doit être capable de faire ou non, à ce que pourraient être ses « bons » et ses « mauvais » usages. À cette fin, l’article s’appuie largement sur les travaux menés par la CERNA (Commission de réflexion sur l’éthique de la recherche en sciences et technologies du numérique d’Allistene).