2. Le concept du « bâtiment » 4.0
Le terme « bâtiment 4.0 » est émergent et est encore très peu utilisé dans la littérature. Il s’inspire de l’industrie 4.0 telle que définie plus haut.
Le bâtiment 4.0 doit être flexible, réversible, fiable et intensément utilisable grâce à la transition numérique. Nous décrirons dans la suite la conception et le fonctionnement d’un tel bâtiment .
2.1 Un bâtiment évolutif et réversible
La réversibilité et l’évolutivité sont des concepts qui ont toujours existé dans l’architecture. Nombreux sont les exemples de bâtiments existants dont la forme s’est adaptée à une nouvelle fonction avec un minimum de changements architecturaux.
On peut citer, à titre d’illustration, des temples grecs qui sont devenus des églises, des églises qui sont devenus des mosquées (ou vice-versa), des bâtiments de logement qui sont devenus tertiaires, des colisées qui sont devenus des places, des couvents qui sont devenus des hôtels, etc. C’est notamment cette adaptabilité à de nouvelles fonctions qui permit de prolonger le temps de vie des bâtiments.
Récemment, et en particulier après la Seconde Guerre, l’économie basée sur le pétrole a rendu financièrement plus intéressant de refaire plutôt que d’adapter ou de réutiliser, ce qui a rendu l’industrie de la construction moins durable qu’auparavant.
Mais, les ressources naturelles étant limitées et les besoins programmatiques évoluant plus vite que la construction neuve, il est indispensable de trouver un nouveau mode constructif. Nous devons retourner aux basiques, qui se basaient sur l’adaptation et la réutilisation et qui s’inséraient dans une approche durable de la construction.
Les Constructeurs et les promoteurs s’intéressent depuis de nombreuses années à la réversibilité des espaces de bureaux en logement (exemple : le concept Conjugo (Vinci construction), IDI (Icade), OSH (Bouygues construction), etc. Ces offres ne semblent cependant pas avoir le développement escompté...
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