Une des problématiques récurrentes que rencontre l’industrie de la construction, que ce soit en rénovation ou en construction neuve, est l’atteinte d’un certain niveau de qualité pour les ouvrages lors de leur livraison. Or cette qualité est le plus souvent vue comme un concept qualitatif subjectif, ou au mieux comme le résultat binaire d’une check-list de conformité établie à partir d’un cahier des charges. Ce constat amène les questions suivantes. Pour deux acteurs du projet, le niveau de qualité est-il le même ? Étant entendu que tous les cahiers des charges ne sont pas écrits de manière à identifier et valoriser précisément les critères de performance, comment évaluer cette qualité ?
En outre, quand bien même ce niveau de qualité serait quantifié objectivement par une méthodologie, il convient de prendre en compte l’imperfection du processus de production des ouvrages : un bâtiment est toujours réalisé en environnement ouvert et incertain. En effet, les projets de construction peuvent être vus comme des processus de production ayant pour finalité de fournir à l’usager un niveau de qualité escompté en respectant des contraintes de délai et de budget. Ce processus peut être perturbé par de nombreux aléas, qui du point de vue de la qualité du bâtiment, engendrent des performances d’usage dégradés par rapport aux exigences initiales. Les deux paramètres pris en compte dans cet article sont la complexité de l’ouvrage et le niveau de compétence des acteurs du projet de construction.
Ainsi, le présent article est l’occasion de proposer une méthodologie générique permettant de quantifier objectivement le niveau de qualité, autrement dit la performance globale d’une construction, et ceci de manière prospective dès la conception. L’aspect prospectif de la méthodologie est important au sens où celle-ci pourra servir d’outil d’aide à la décision pour les entreprises générales soucieuses d’adopter des choix techniques optimisant la performance globale des ouvrages. C’est ici que le cadre général de réflexion peut être souligné : la constructibilité des ouvrages bâtis. En effet, cette proposition est issu d’un travail de thèse réalisé à l’Institut de Recherche en Constructibilité de l’École Spéciale des Travaux Publics, dont l’initiation a été motivée par le besoin de méthodologies et d’outils permettant de rendre opératoire le concept de Constructibilité.
En fin d’article, un glossaire reprend la signification du vocabulaire technique principal en usage dans ce domaine.