L’essor de l’informatique et des systèmes embarqués a révolutionné de nombreuses industries dans leur modèle économique. L’industrie du spatial n’y fait pas exception : de nouveaux besoins émergent, dont notamment la demande de connectivité à bas coût, aussi bien pour les entreprises que les particuliers. Par exemple, le marché des télécommunications par satellite se diversifie et l’industrie propose des solutions par flottes ou constellations de satellites de tailles diverses en réponse aux besoins.
Cependant, cette transformation n’est pas sans conséquence sur le plan technique : les systèmes développés par Thales Alenia Space sont de plus en plus complexes, tout en assurant des fonctions de plus en plus critiques. Pour appréhender au mieux cet enjeu, le domaine de la sûreté de fonctionnement doit s’adapter en développant des outils d’ingénierie adéquats. Cela est d’autant plus probant que les outils utilisés par les fiabilistes tels que les réseaux de Pétri, chaînes de Markov ou arbres de défaillances s’adaptent de moins en moins bien au processus de développement d’un produit : bien que performants, les modèles qui en résultent sont souvent difficilement réutilisables et peu adaptés aux changements d’hypothèses pourtant fréquents au cours d’une étude. De plus, ces outils nécessitent de l’expertise pour interpréter correctement les modèles qui en résultent, ce qui conduit parfois à des difficultés de partage interdisciplinaire. C’est cette complexité grandissante et l’espoir de répondre à ces observations qui ont conduit les équipes d’expertise safety et sûreté de fonctionnement à s’intéresser à la méthodologie MBSA.
La méthodologie MBSA consiste à développer une modélisation fonctionnelle du système, proposée ici par l’intermédiaire du langage AltaRica 3.0, puis à utiliser la puissance de l’outil informatique pour automatiser différents calculs utilisés dans le domaine de la sûreté de fonctionnement.
Cet article a pour objectif d’étudier la viabilité de la méthodologie MBSA pour le secteur spatial en l’essayant sur un cas d’application simplifié typique, grâce au langage AltaRica. L’analyse des résultats et du degré de difficulté avec lequel ils ont été obtenus doit permettre de donner une première base de réflexion quant à l’efficacité de cette méthodologie face aux besoins d’adaptabilité ressentis dans le domaine de la sûreté de fonctionnement.