Depuis que l’homme a exercé sa capacité de création pour concevoir et utiliser des outils, puis des dispositifs divers et variés jusqu’aux machines et installations techniques que l’on connaît de nos jours, il a découvert, et subi les phénomènes de dégradation et d’usure qui peu à peu rendait l’objet en question inutilisable. Très vite donc, il a été conduit à envisager des actions pour :
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soit éviter, ou au moins ralentir, ces phénomènes de dégradation et leur évolution ;
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soit remettre cet objet dans un état tel qu’il puisse accomplir de nouveau la fonction ou rendre le service pour lequel il avait été conçu lorsque le développement trop important d’une dégradation avait entraîné sa mise hors d’usage.
L’évolution des objets et des matériels d’origine industrielle a été, dès le commencement de l’ère industrielle, caractérisée par une recherche permanente de l’amélioration des performances. Qu’y a-t-il de commun par exemple entre l’avion des années 1930 qui transportait quelques passagers dans des conditions précaires et les avions actuels tels que l’AIRBUS A 380, ou entre un générateur électrique du début du XXe siècle et une centrale nucléaire de 1 300 MW ? La création de dispositifs techniques de plus en plus complexes et dont les dysfonctionnements génèrent des risques de plus en plus inacceptables, tant au point de vue du coût que de la sécurité, a donc suscité rapidement la naissance de nouveaux concepts qui ont atteint de nos jours leur pleine maturité. Ces concepts s’inscrivent dans la conception actuelle des systèmes productifs, qu’ils soient purement industriels (usine) ou qu’ils soient orientés vers la production de services (aéroports, hôpitaux, ...). Très vite, on s’est aperçu que l’une des conditions indispensable à satisfaire pour maîtriser la maintenance était d’en maîtriser les concepts en s’appuyant sur des mots dont le sens sera parfaitement défini. En effet, un livre de recettes ne suffit pas ! Celui qui ne sait ni ce que c’est qu’un « œuf », ni le sens du mot « dur » ne saura pas se préparer un œuf à la coque même avec un bon livre de cuisine. Au-delà des recettes qui, même en maintenance, sont légion, on s’intéressera aux méthodes qui, peu nombreuses, permettent de créer des recettes ou des opérations de maintenance. Ces quelques méthodes seront bien sûr reliées entre elles par une seule et même méthodologie, qui faite de langage, de mode de raisonnement, d’appréciation partagés, est d’abord une façon de penser sous peine d’incohérence et d’éclatement.
C’est à partir de ce constat que dès la fin des années 1970, une démarche normative, soutenue par le Ministère de l’Industrie a été entreprise par l’AFNOR pour établir un corpus normatif relatif à la maintenance. L’une des premières normes établie fut celle du vocabulaire de maintenance qui allait servir à définir tous les concepts. Cette démarche, reprise au niveau européen par le CEN (Comité Européen de Normalisation) en 1993 a permis d’établir, entre autres, une norme européenne de terminologie de maintenance dont la publication en 2002 a permis d’homogénéiser au niveau européen les concepts et le vocabulaire associé.