Le présent article est consacré au joint de grains réel : il fait suite à l’article [M 4 011] auquel le lecteur doit nécessairement se référer pour bien comprendre les dénominations appliquées aux joints de grains ainsi que les questions développées dans le présent contexte.
Dans un premier temps, le joint est soumis à des effets de température qui peuvent changer sa structure d’équilibre, voire provoquer une fusion du joint à une température inférieure à la température normale de fusion du matériau.
Puis, sont abordés les processus de transport vers le joint de grains des défauts ponctuels, lacunes et atomes en insertion ou en substitution, éléments d’alliages ou impuretés, leur densité étant généralement plus grande aux joints de grains qu’en matrice. C’est le phénomène de ségrégation intergranulaire qui affecte non seulement la structure et l’énergie d’un joint de grains, mais aussi ses défauts et leurs comportements. Les différences de chimie entre joints peuvent gommer totalement leurs différences géométriques.
Enfin, étroitement dépendante de la ségrégation, et difficile à différencier de celle-ci à ses tout débuts, la précipitation préférentielle d’une seconde phase aux joints de grains d’une phase initiale (ou phase-mère) joue également un rôle important sur les propriétés d’emploi des matériaux.
Considérer les effets de la température et de la chimie sur les structures des joints de grains nous rapproche du matériau réel. Cette démarche doit être complétée par des considérations mécaniques [M 4 013] afin de comprendre, voire de contrôler, le rôle des joints de grains dans les comportements de l’ensemble polycristallin.