Les nanocomposites sont apparus au début des années 90, avec les travaux pionniers des chercheurs de Toyota qui ont montré que l’incorporation d’une petite quantité (quelques pourcents en masse) d’argile lamellaire dans un polyamide pouvait grandement améliorer ses propriétés mécaniques, particulièrement sa rigidité. Fabriqués à l’origine en solution ou par polymérisation in situ, les nanocomposites sont maintenant préparés préférentiellement par mélange à l’état fondu, en utilisant des procédés de compoundage classiques, essentiellement l’extrusion bivis. Cependant, pour obtenir les propriétés attendues, les argiles doivent être exfoliées au sein de la matrice polymère, c’est-à-dire dispersées au niveau des feuillets individuels qui composent les tactoïdes. Si cette dispersion est facile avec les polymères polaires, comme les polyamides, elle devient beaucoup plus difficile avec les matrices non polaires, comme les polyoléfines. Même après modification par des cations organiques afin de rendre les argiles plus compatibles avec la matrice, une exfoliation parfaite des feuillets est impossible en l’absence de compatibilisant. Dans la majorité des cas, une polyoléfine greffée avec de l’anhydride maléique est utilisée comme agent compatibilisant. Bien que de nombreuses avancées aient été réalisées ces dernières années dans la préparation de ces nanocomposites par voie fondue, le choix d’un profil de vis adapté et de conditions opératoires adéquates pour optimiser l’exfoliation de l’argile et la dispersion des feuillets dans la matrice reste un défi.