Le bois est l’un des premiers matériaux utilisés par l’homme. Il est reconnu pour ses propriétés acoustiques, isolantes, ses performances mécaniques et sa légèreté dans la mise en œuvre. Son usinage est facile et peu énergivore. Toutefois le bois possède certains handicaps. C’est un matériau anisotrope, hydrophile et instable dimensionnellement avec les variations d’humidité. Sa sensibilité aux agents de dégradation biologique limite sa durabilité, très variable selon les essences. Les essences exotiques réputées pour leur stabilité et leur durabilité sont coûteuses et leur exploitation est contestée. Les essences des régions tempérées (résineux et feuillus) nécessitent des traitements chimiques pour les protéger de l’humidité et des agents de biodégradation, mais les composés utilisés sont dangereux à des degrés divers, et les bois ainsi traités sont difficiles à gérer en fin de vie.
Améliorer la stabilité et la durabilité du bois via un traitement thermique constitue une alternative plus respectueuse de l’environnement. Nous présentons dans cet article la « rétification » du bois, traitement thermique sous atmosphère pauvre en oxygène, destiné aux essences des pays tempérés (résineux ou feuillus). La rétification est présentée tout d’abord sous l’angle physico-chimique des transformations induites par l’augmentation de température, puis du procédé. La mise en œuvre industrielle est brièvement évoquée ainsi que les procédés concurrents. L’évolution du matériau massif en fonction des conditions de traitement thermique est présentée ensuite : l’amélioration de sa stabilité et de sa durabilité sont précisées, ainsi que la dégradation concomitante de ses propriétés mécaniques. Les propriétés particulières du bois rétifié sont intégrées à un guide d’usage et illustrées dans un panorama d’applications.