Le bois est un tissu végétal rigide dont les propriétés mécaniques exceptionnelles ont permis aux arbres de devenir les êtres vivants les plus grands et les plus longévifs du monde.
Comme toutes les matières organiques naturelles, le bois est biodégradable et à la mort de l'arbre, il est décomposé par les champignons et la microfaune forestière, afin de permettre le recyclage des éléments. Construire durablement en bois consiste à tirer profit des qualités technologiques du bois en le soustrayant, autant que faire se peut, à la décomposition.
Une bonne connaissance de la biologie des organismes décomposeurs est nécessaire pour lutter de manière efficace et ciblée contre les agents qui pourraient affaiblir mécaniquement le matériau. Peu d'êtres vivants sont capables de digérer le bois. Il s'agit surtout de champignons, d'insectes coléoptères, de termites, de mollusques et de crustacés.
Selon les conditions d'utilisation du bois, en particulier le risque d'humidification, les risques biologiques ne seront pas les mêmes. Pour garantir la pérennité des ouvrages et des produits, il faut avant tout limiter les risques d'humidification par une conception réfléchie. Ces mesures relèvent de la prévention constructive qui a fait ses preuves au cours des siècles et dont on peut encore observer l'efficacité sur certains bâtiments anciens.
Un bois imputrescible n'existe pas, tous les bois sont biodégradables mais la biodégradation est plus ou moins longue selon les espèces. La durabilité naturelle de certains bois vis-à-vis des champignons ou des insectes est principalement liée à la présence de composés chimiques extractibles. Le choix judicieux de la bonne essence de bois en fonction des risques biologiques et de la durée de vie attendue de l'ouvrage constitue une des premières étapes de la démarche de préservation des bois.
Le traitement chimique doit être considéré comme une solution de dernier recours permettant de conférer si nécessaire une plus grande durabilité au matériau. Pour des bois abrités, un traitement de surface est souvent suffisant, et obligatoire dans le cas du bois de structure, pour des bois non durables comme l'épicéa et le sapin. Pour des bois exposés aux intempéries, un traitement en profondeur est requis et ne peut être réalisé que sur des bois suffisamment imprégnables, l'imprégnabilité étant une propriété étroitement liée à l'anatomie.
Le but de la préservation est de conserver l'intégrité structurelle du matériau. La conservation de l'aspect relève de la démarche de finition du bois. La démarche de préservation et la démarche de finition ont des objectifs différents et ne doivent pas être confondues, même elles influent l'une sur l'autre.