Les grandeurs thermodynamiques d’un fluide gazeux ou liquide sont calculables à partir de son équation p V T. De multiples expressions analytiques permettent de représenter la compressibilité des fluides avec une précision acceptable, mais dans des domaines généralement peu étendus de pression et de température. Le lecteur se reportera aux articles de la rubrique Thermodynamique du traité Sciences fondamentales qui donnent les équations d’état les plus connues. Celles-ci ont des formes analytiques qui contiennent des paramètres dont les valeurs numériques sont déterminées par ajustement avec les essais de compressibilité.
L’eau, qui présente un comportement singulier à l’état liquide autour de 4 oC, a été très étudiée expérimentalement car elle est le vecteur énergétique industriel par excellence. Les autres fluides qui ont fait l’objet d’expérimentations, bien moins denses mais faibles, sont relativement peu nombreux eu égard à la variété offerte par la chimie. On peut s’appuyer sur une trentaine de corps purs pour, à partir des règles de l’analyse dimensionnelle, extrapoler à un fluide quelconque ce qui est commun aux fluides connus appartenant à la même famille.
Il faut donc définir des classes de fluides par leurs caractères moléculaires essentiels. On traitera brièvement des fluides quantiques qui constituent une famille très restreinte, pour porter toute l’attention aux fluides polyatomiques non polaires ou polaires. On montrera à travers des exemples comment exploiter l’approche de Pitzer, améliorée par Lee, Kesler et Wu, dans la résolution de problèmes pratiques. Le texte qui suit illustre une façon de calculer les propriétés thermodynamiques des fluides par une approche facilement utilisable par les ingénieurs.