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La modernisation des centres de tri prend du retard

Posté le par Matthieu Combe dans Environnement

La crise sanitaire entraîne des retards dans la modernisation des centres de tri. Anne-Sophie Louvel, directrice du service « collecte sélective et territoires » de l’éco-organisme Citeo, fait un point sur l’avancement du programme et reste optimiste.

Au démarrage des premières expérimentations concernant la modernisation des centres de tri dans le cadre du programme d’extension des consignes de tri en 2011, la France comptait environ 250 centres de tri. Il n’en restait plus que 230 en 2015 lors de la seconde expérimentation. La France devrait en compter autour de 130 en fin de programme. « Nous préférons parler en termes de population couverte plutôt qu’en objectif de nombre de centres de tri, précise Anne-Sophie Louvel, directrice du service « collecte sélective et territoires » de l’éco-organisme Citeo. Le nombre de centres de tri n’est pas un bon indicateur, car le centre de tri est une modalité de mise en œuvre de l’extension des consignes de tri et non une fin en soi. Lorsqu’une collectivité passe en extension de consignes de tri, la question est de définir le bassin de tri, la taille du centre de tri associé, ainsi que ses modalités de fonctionnement, et de regarder l’adaptation des dispositifs de collecte. »

75 centres de tri ont ainsi déjà été sélectionnés par appel d’offres pour entreprendre les travaux de modernisation. Parmi eux, 60 sont déjà pleinement modernisés et opérationnels. « Concernant les 15 centres de tri pour lesquels les travaux n’ont pas commencé, certains existent mais restent encore majoritairement en tri manuel et doivent subir d’importants travaux, d’autres doivent être construits, partage Anne-Sophie Louvel. Les centres de tri déjà sélectionnés seront terminés fin 2022 comme le prévoit la loi de transition énergétique, mais il y a encore des territoires où le projet cible et le bassin de tri ne sont pas encore arrêtés. »

Une modernisation complète après 2022

« Il y a un vrai risque de glissement qui a fortement augmenté cette année, car les projets ont pris beaucoup de retard, explique Anne-Sophie Louvel. Beaucoup de projets étaient programmés pour le deuxième semestre 2022. On peut dire aujourd’hui qu’une partie des projets ne sera pas finalisée pour fin 2022. »

Environ 50 % de la population est déjà couverte par l’extension des consignes de tri. De grandes villes comme Paris et Lyon, mais aussi Rennes, Nantes, Brest et Limoges sont passées en extension de consignes de tri. « On a fait la partie la plus simple, partage Anne-Sophie Louvel. La deuxième moitié compte des territoires où il y a plus de difficultés à identifier les bassins de tri et la logistique ». Lorsque les 75 centres de tri retenus par appel d’offres seront modernisés, environ 40 millions de Français seront couverts par l’extension des consignes de tri.

Le plan de relance prévoit une enveloppe complémentaire d’ici fin 2022 pour l’Ademe afin de finaliser la modernisation des centres de tri. Il prévoit notamment 84 millions d’euros pour le tri des déchets recyclables au travers du déploiement du tri sélectif sur la voie publique et de la modernisation des centres de tri publics et privés. En plus, il comprend 100 millions d’euros pour le soutien à l’investissement en équipement pour faciliter le tri à la source, la collecte et la valorisation des biodéchets.

De nouvelles filières de recyclage en perspective

Dans le cadre de la modernisation des centres de tri, Citeo aide au développement de nouvelles filières de recyclage. Pour ce faire, dans les nouveaux centres de tri en extension des consignes de tri, un nouveau flux a été créé en sortie : un « flux développement ». Repris par Citeo, il accueille les pots et les barquettes en PET, ainsi que le polystyrène.

Ce flux est surtrié afin d’aider à l’émergence de nouvelles filières. « Ce flux développement est repris par Citeo en sortie de centre de tri primaire pour le massifier et l’envoyer en surtri puis en filière de recyclage, avance Anne-Sophie Louvel. Le cahier des charges d’agrément s’engage sur ce flux à un taux de recyclage matière de 92 % minimum. Cela nous permet aussi de tester des choses avec des filières que l’on voudrait voir se développer et identifier les différents débouchés en France et en Europe. »

En septembre dernier, s’est notamment formé le « Consortium PS25 » dédié à la réflexion sur la mise en place d’une filière de recyclage du polystyrène (PS) en France, avec retour à l’emballage alimentaire. Aux côtés de Citeo, il regroupe plusieurs acteurs des produits laitiers frais représenté par Syndifrais, Valorplast et plusieurs entreprises utilisatrices d’emballages en polystyrène. Début novembre, Citeo a lancé un appel à manifestation d’intérêt sur le sujet. Aujourd’hui, le polystyrène trié dans le cadre de l’extension des consignes de tri est envoyé en grande majorité en Espagne et en Allemagne pour produire du polystyrène recyclé dont les débouchés restent limités. « Nous avons pris des engagements réciproques avec un certain nombre d’acteurs pour expérimenter des choses sur les barquettes, le polystyrène pour faire en sorte de développer les filières et les provisionner pour qu’elles puissent se développer », détaille Anne-Sophie Louvel.

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Posté le par Matthieu Combe


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