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L’Actu de l’innovation

Quand Nheolis reinvente l’éolienne compacte

Posté le par La rédaction dans Environnement

[3 Questions à]... Nordine Haddjeri - Nheolis

Lauréat du Gold EEP-Award 2009 remis sur le salon Pollutec, Nhéolis a développé une éolienne compacte qui, grâce à un nouveau concept de voilure volumique à axe horizontal, augmente le rendement de l'appareil. Nordine Haddjeri, président et fondateur de la société revient sur cette technologie et sur ses atouts.

Cette année, le prix européen de l’innovation environnementale, le Gold EEP-Award, a été attribué mercredi 2 décembre 2009 sur le salon Pollutec Horizons, à Nheolis, une jeune entreprise française. Basée à Aix en Provence, cette start-up technologique a été créée en 2005 pour développer une éolienne compacte, adaptée à une utilisation urbaine. Son originalité : un nouveau concept de voilure volumique à axe horizontal qui augmente le rendement de l’appareil. Nordine Haddjeri, président et fondateur de la société revient sur cette technologie et sur ses atouts.

Techniques de l’ingénieur : Vous venez de recevoir le Gold EEP-Award pour votre éolienne Nheowind 3D. Pouvez revenir rapidement sur la genèse de ce projet ?

Nordine Haddjeri : En fait, ce projet est né en 2005. J’étais alors directeur marketing d’un laboratoire pharmaceutique, mais aussi un passionné de voile et de mécanique et je m’intéressais énormément à tous ce qui touche l’environnement. Un de mes amis mathématicien m’a alors parlé du principe de Bernoulli [NDLR : principe qui stipule que l’augmentation de la vitesse d’un fluide se produit simultanément à la diminution de la pression], en ajoutant qu’il n’avait jamais été exploité dans le domaine de la rotation. J’ai donc essayé de le faire en l’appliquant à un nouveau concept d’éolienne et j’ai construit un premier prototype dont les premiers tests se sont avérés concluants. J’ai alors créé Nheolis en décembre 2005 et j’ai rapidement cherché deux choses : des fonds et une crédibilité. J’ai trouvé le premier en la personne de Marc Lassus, le fondateur de Gemplus. Ce qui m’a permis de réaliser un deuxième prototype et de le présenter au CNRS pour qu’ils fassent l’étude de puissance et apposent leur label. Ce qui était fait à la fin de l’année 2006. Dès lors, nous avons recherché de nouveaux investisseurs. Au final, quatre business angels ont investi 2,5 millions d’euros dans la société ce qui nous a permis en un an de passer d’un effectif de 1 personne à 14.

Sur quelle technologie repose cette éolienne et quels sont ses atouts ?

En fait, il s’agit d’une éolienne volumique à axe verticale, où la concentration du flux d’air dans un conduit entraîne une augmentation de la vitesse. Ce qui la rend très efficace. A encombrement équivalent, elle produit trois à quatre fois plus d’électricité qu’une autre éolienne. Par ailleurs, elle peut commencer à fonctionner avec des vents dont la vitesse atteint 2,5 m/s, mais peut aller bien au delà. Grâce à une structure renforcée via un haubanage des pales, elle peut résister à des vents allant jusqu’à 45 m/s. Elle est donc très robuste. Enfin, elle est auto-directionnelle et comme ses pales sont incurvées, elle ne cisaille pas le vent et est donc plus silencieuse qu’une éolienne classique.

original

Quels sont vos objectifs à présent à court et moyen terme ?

Pour l’instant, nous commercialisons un modèle d’éolienne qui est destiné aux collectivités locales ou aux administrations au tarif d’environ 20.000 euros. Mais nous allons sortir, dès le début de l’année 2010, deux nouveaux modèles dont nous avons optimisé les performances techniques avec l’ONERA. Ces derniers sont, quant à eux, destinés aux particuliers et aux sites isolés ou aux exploitations agricoles. En revanche, pour l’instant, nous n’avons pas arrêté de grille tarifaire. Voici pour le court terme. Pour le plus long terme, nous visons le marché international. Pour l’instant, en deux mois d’exploitation commerciale, nous avons vendu nos produits dans trois pays européens : l’Italie, l’Irlande et le Royaume-Uni.

En savoir plus

Le prix européen de l’innovation environnementale est organisé par l’European Environmental Press (EEP) qui regroupe 17 magazines leaders en Europe dédié à l’environnement, en partenariat avec le salon Pollutec Horizons et l’EFAEP (Association des fédérations de professionnels de l’environnement en Europe). Ce prix, organisé cette année pour la 7ème fois, vise à récompenser les meilleures innovations environnementales. Ces dernières sont jugées d’après les critères suivants :

  • Innovation et degré d’amélioration ;
  • Problème environnemental et incidence européenne ;
  • Coût, qualité et fiabilité ;
  • Bonus : l’originalité.

Outre le Gold EEP-Award, deux autres prix ont été attribués.

  • Le Silver EEP-Award est revenu à la société portugaise A4F-AlgaFuel pour la réalisation d’u prototype de réacteur utilisant la photosynthèse d’algues pour capter le CO2 produit par une cimenterie.
  • Le Bronze EEP-Award a été attribué quant à lui à la société danoise Grundfos pour son système NoNox permettant, grâce à la réduction catalytique sélective (SCR) qui utilise l’urée, de réduire les émissions d’oxydes d’azote (NOx) des véhicules diesels et de les transformer en azote.

Propos recueillis par Anne-Laure Béranger

Posté le par La rédaction


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