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WindEurope Offshore évalue positivement l’objectif 450 GW en 2050

Posté le par Joël Spaes dans Énergie

WindEurope, le lobby européen de l’éolien, a présenté à l’occasion de sa manifestation annuelle consacrée à l’éolien offshore, à Copenhague fin novembre, un rapport montrant la faisabilité d’atteindre l’objectif « haut » proposé par la Commission européenne, de 450 GW en offshore dans les mers européennes à l’horizon 2050.

Ce rapport a été réalisé pour répondre à la demande des ministres de l’énergie des mers du Nord (North Seas Energy Ministers), à Esbjerg, en juin 2019. Ces derniers voulaient notamment connaître les besoins en termes d’espace, de renforcement ainsi que de création de réseaux et de chaîne d’approvisionnement (la fameuse « supply chain »), c’est-à-dire une prise en compte de tous les freins potentiels à l’accélération du déploiement de l’offshore éolien en Europe pour parvenir à cet objectif ambitieux de 450 GW (230 GW est l’option basse portée par l’Union européenne).

Présenté mardi 26 novembre, le rapport de WindEurope est largement positif. Il estime l’objectif «faisable», avec 85% de la capacité éolienne (380 GW) dans «les mers du Nord», c’est-à-dire l’Atlantique (au large de la France, de l’Irlande et du Royaume-Uni), la mer du Nord et la mer Baltique. Le solde (70 GW) se répartirait au Sud de l’Europe (en Méditerranée, mais aussi en Atlantique, pour l’Espagne et le Portugal)…

Côté surface, atteindre cet objectif n’entraînerait une utilisation pour l’éolien marin « que » de 3% de la superficie européenne marine. Les 380 GW au Nord de l’Europe occuperaient 76 000 km2 (moins que la taille de l’Irlande) et 2,8% de la superficie des mers du Nord, a ainsi indiqué Giles Dickson, directeur général de WindEurope, présentant le document.

Un bémol cependant à cette assertion, puisque le rapport insiste sur la nécessité de faciliter l’intégration de l’éolien marin avec les autres activités, afin de réduire les zones «exclusives». Cela implique donc un «partage» des usages et parfois un remaniement des zones de navigation, voire de pêches, sous peine de faire monter le coût des projets. C’est particulièrement vrai pour la France, indique le rapport, qui évalue à 57 GW au total la capacité potentiellement installable à l’horizon 2050, dont 17 GW, pour la seule Méditerranée.

Des réseaux nécessaires

«La question du raccordement et de la planification des réseaux offshore, mais aussi terrestre, constitue également un enjeu sérieux pour parvenir à la cible», insiste le rapport. Raccorder chaque parc à la terre, comme cela se fait aujourd’hui, n’est pas un modèle viable à long terme, car il n’y aura pas assez de place pour les atterrages nécessaires. Pour accepter la production de parcs qui vont dépasser le gigawatt, il faut donc mutualiser.

Plusieurs projets d’îles artificielles ou non sont à l’étude (au Danemark, en Belgique, aux Pays-Bas) ou encore en mer Baltique. Là encore une condition a été soulevée : la nécessité de passer à des systèmes hybrides (avec plusieurs pays impliqués dans le réseau d’évacuation des parcs). Ce qui implique cependant une évolution des législations pour «partager» les ressources », ces pilots ou «hubs» pouvant se trouver à l’intersection de plusieurs zones de plusieurs pays.

Depuis 2016, la North Seas Energy Cooperation, qui regroupe les pays des mers du Nord, planche sur le sujet. Et la Commission européenne a d’ailleurs, dans une première étude, démontré le bien-fondé de telles solutions hybrides, à la fois sur le plan environnemental et pour réduire les coûts des projets, en réduisant le besoin de lignes pour connecter les parcs.

«Mais c’est aussi le réseau terrestre qui doit progresser afin d’accueillir la production offshore», insiste le rapport, rappelant qu’il faut fluidifier le transit des électrons à l’intérieur des terres.

La question de la durée de mise en œuvre des projets et de leur planification est aussi une autre condition nécessaire pour passer de 3 GW supplémentaires installés par an aujourd’hui, à 7 GW à la fin des années 2020 puis à 20 GW par an ensuite.

Le temps moyen de développement des projets offshore est de 11 ans, soit une durée incompatible avec l’accélération réclamée, d’où la nécessité de dérisquer les projets, et de réduire les procédures. «Un domaine qui relève beaucoup des politiques », rappelle WindEurope, de même que de la visibilité sur les politiques. «Une visibilité de long terme nécessaire pour des projets qui sont là pour durer plus de 25 ans en moyenne», insistent les investisseurs et l’ensemble de l’industrie éolienne offshore.

Une visibilité également requise pour prendre en compte la chaîne d’approvisionnement afin de parvenir à ces chiffres. Et une fois encore, l’ensemble des fabricants de machines et leurs fournisseurs se tournent vers les politiques pour marteler leur message.

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Posté le par Joël Spaes


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