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L’offshore éolien, un marché toujours très concentré

Posté le par Joël Spaes dans Énergie

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a présenté récemment un rapport montrant un potentiel « quasi illimité » pour l’éolien offshore. Ce marché en forte croissance (+30% par an) est cependant pour l’heure toujours très concentré.

« Aujourd’hui, l’éolien offshore représente un marché de plusieurs milliards de dollars », signale le rapport Offshore Wind 2019 de l’Agence de l’OCDE, « avec une chaîne de compétence en place dans les marchés leaders, qui s’étend du développement des projets à la construction, l’installation, l’exploitation et la maintenance, voire au démantèlement des machines ». L’investissement global dans cette technologie a représenté quelque 20 milliards en 2018, contre un peu moins de 8 milliards de dollars en 2010, insiste l’AIE, qui rappelle que cela compte pour un quart des investissements dans l’éolien dans le monde l’an dernier, mais seulement 6% des montants dépensés dans les énergies renouvelables en général.

(cf. L’AIE souligne le potentiel « quasi illimité » de l’éolien offshore).

Des utilities et des fonds

Ces investissements sont le fait majoritairement de grandes entreprises (des « utilities ») et de fonds d’investissements, car les projets sont gourmands en immobilisation de financement initial. Un parc de 250 mégawatts (MW) a en effet un coût évalué par l’AIE à environ un milliard de dollars, ce qui représente un frein sérieux pour de petits acteurs.

L’Europe compte pour l’instant comme le marché dominant, avec des acteurs historiques particulièrement présents, tel le Danois Ørsted (c’est le pays qui s’est lancé le premier sur ce marché), devant l’Allemand RWE. Ces deux seules entreprises représentent près de 25% du marché mondial, respectivement avec 12,86% et 10,44%. Le Suédois Vattenfall se glisse dans le top 15 des développeurs et exploitants à la quatrième place, avec près de 4% du marché, l’Espagnol Iberdrola se classant septième, juste devant le Norvégien Equinor… Tous deux avec à peine plus de 2% du marché mondial. EDF se classe 12e de ce classement, avec 1,85% du marché.

Mais l’AIE signale que les Chinois sont en forte progression. Deux entités sont dans le Top 10 : China Lonyuan, qui se classe troisième, avec 5,34% du marché et China Three Gorges, dont la montée en puissance est actée, 14e avec 1,74% de ce marché mondial.  Dans ce palmarès, côté fonds, l’Australien Macquarie Capital est à la cinquième position, avec 3,72% du marché, tandis que le fonds américain Global Infrastruture Partners, pointe à la septième place. Deux fonds allemands sont également présents (Siemens Financial Services et la Stadtwerke München, la régie de Munich) et le fonds de pension des collectivités publiques danoises, (Public Pension Denmark).

A noter également que sur les 15 sociétés citées par l’Agence de l’OCDE, 9 sont des entreprises publiques, contre 6 privées.

Siemens Gamesa, leader incontesté

Côté fabricants de machines, le leadership est encore plus marqué et centré aussi sur l’Europe, même si la Chine progresse fortement. L’Allemand Siemens Gamesa possède 63% des parts du marché sur la période 1995-2018, loin devant le deuxième du classement l’historique Vestas, devenu MHI Vestas (au sein d’un co-entreprise avec le Japonais Mitsubishi Heavy Industries), avec 18% du marché sur cette période. En 2018, la différence se réduit, puisque Siemens Gamesa a installé 41% des machines, contre 30% pour MHI Vestas.  GE Renewables Energy (qui a absorbé Alstom et sa technologie offshore) pointe à la septième place, mais avec seulement 1% du marché. L’AIE note ici encore une montée en force des entreprises chinoises, dont six sont dans ce Top 10 mondial.

Une concentration également due à la taille des machines à mettre à l’eau, et qui s’est accentuée avec un rapprochement des acteurs historiques dans les deux dernières années. Alors qu’en 2010, les éoliennes avaient une capacité moyenne de 3 MW, l’an dernier, les premières machines de 8 MW ont été mises à l’eau. Une course à la taille et au rendement dans laquelle, pour l’heure, GE, grâce à son Haliade-X, sortie d’usine, mène le jeu pour l’heure avec 12 MW et des pales de 107 m. Siemens Gamesa, avec sa SG 10.0- 193 DD (pales de 94 m), dont la première nacelle est sortie d’usine ce 7 novembre avance également. Et MHI Vestas, déjà à 9,5 MW, mise aussi sur une puissance supérieure à 10 MW. Ici aussi la Chine n’est pas absente. Si Envision, troisième du classement de l’AIE, développe pour l’heure des outils de 4 MW, son compatriote Dongfang Electric Corp (DEC), pas encore présent sur ce marché, vient de présenter en août dernier sa première machine de 10 MW prête à être expédiée… Et pour 2030, l’AIE juge que des éoliennes de 15 MW à 20 MW pourraient être mises en service.

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Posté le par Joël Spaes


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