| Réf : F6310 v1

Théorie de la fonte des fromages
Fabrication du fromage fondu

Auteur(s) : Jean-Luc BOUTONNIER

Date de publication : 10 sept. 2000

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Auteur(s)

  • Jean-Luc BOUTONNIER : Professeur à l’École nationale des industries du lait et des biotechnologies (ENILBIO) de Poligny

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INTRODUCTION

Le fromage a toujours été une valeur sûre de l'alimentation humaine. C'est le résultat d'une transformation du lait très ancienne puisque des écrits témoignent de sa fabrication quelque trois mille ans avant notre ère en basse Mésopotamie. Source précieuse de protéines, le fromage a été l'un des premiers moyens de conservation du lait, matière première rapidement périssable. Cependant, la coagulation du lait et l'égouttage du caillé qui en résulte n'offrent qu'une stabilité relative et variable selon les fromages qui sont des produits laitiers « vivants ». Ainsi, si la protéolyse est un phénomène fondamental lors de l'affinage, cette activité enzymatique se poursuit même à basse température et conduit au-delà d'un certain stade à une altération du fromage. Plusieurs procédés ont été développés afin de prolonger la durée de vie du fromage. Le fromage fondu est une préparation beaucoup plus récente, qui a permis une stabilisation bien plus poussée des protéines laitières, tout en conservant plus ou moins au produit fini l'aspect d'un fromage. Produit initialement destiné à la consommation directe, c'est encore aujourd’hui un type de fromage parfaitement adapté aux habitudes de consommation.Tartinable, de saveur douce, c'est un aliment énergétique riche en protéines et en minéraux ; il est digeste, d'une grande sécurité microbiologique et de surcroît, il se conserve à température ambiante tout en offrant une grande praticité pour son utilisation. Néanmoins, sa consommation directe reste marginale dans un pays à forte tradition fromagère comme la France. C'est ce qui explique que plus de la moitié de la production française soit exportée, et que le fromage fondu représente, à lui seul, 50 % des exportations fromagères françaises. Depuis quelques années, le créneau à fort potentiel de développement est représenté par la consommation indirecte, c'est-à-dire les fromages incorporés aux préparations culinaires industrielles telles que gratins, lasagnes, pizzas et autres. C'est un terrain de prédilection pour l'expression des techniques de fonte qui permettent de modifier le comportement des protéines laitières à la chaleur. En effet, si les fromages traditionnels ne sont pas toujours parfaitement adaptés à une refonte, c'est parce qu'ils n'ont pas été conçus pour cela au départ. Avec les techniques de fonte, on peut gérer au mieux les fonctionnalités du fromage en termes d'aptitude à la refonte, de pouvoir nappant, filant, etc., tout en baissant les prix de revient. C'est ainsi que sont apparus les analogues qui, de par les ingrédients qu'ils incorporent, n'ont pas droit à l'appellation de fromage mais utilisent largement les techniques de fonte.

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VERSIONS

Il existe d'autres versions de cet article :

DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-f6310


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2. Théorie de la fonte des fromages

Le fromage fondu est un produit de seconde transformation dans la mesure où il est issu du fromage, lui-même issu du lait. Afin de bien comprendre les principes mis en œuvre et les réactions obtenues durant la fonte des fromages 2.2, il est indispensable de rappeler brièvement quelques notions relatives à la transformation du lait en fromage 2.1.

2.1 Du lait au fromage

Les micelles de caséine représentent la substance clé de la fromagerie, leur composition et leur comportement revêtent une importance primordiale durant le processus de fonte. La caséine dans le lait est présente à raison de 26 g.kg–1 et se compose en fait de quatre caséines différentes, dont chacune possède une série de variants génétiques, en l'occurrence les caséines αs1, αs2, ß et κ. Ces caséines disposent d'une structure spatiale bien définie, et contrairement à la plupart des autres protéines, elles ne peuvent pas se déployer en structures ordonnées. En raison de leur concentration dans le lait, ces molécules protéiques sont agglutinées sous forme de micelles grâce à leurs parties hydrophobes. Quant aux parties hydrophiles, elles sont positionnées en surface, ce qui les rend hydrosolubles. Cependant, ces micelles sont des structures dynamiques qui évoluent en permanence au gré des modifications du milieu, et notamment des variations de pH. Par exemple, lorsque le pH diminue, elles perdent leur caractère hydrophile et leur capacité de rétention en eau décroît.

Ces micelles sont composées de sous-unités appelés submicelles, résultant d’une association de dix à cent molécules de caséine d’un diamètre de 10 à 15 nm, voir 20 nm, et d’une masse molaire comprise entre 250 000 et 2 000 000 dalton (1 dalton = 1,65·10–24 g/mol). Dans le lait, c’est le phosphate de calcium colloïdal qui, comme un ciment, entraîne des réticulations, c’est-à-dire l’agglutination des submicelles en micelles.

Plusieurs voies sont possibles pour obtenir du caillé puis du fromage à...

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