Les préoccupations relatives au bruit de l'environnement ont couvert depuis 1960 les diverses sources que sont le bruit des avions, celui du trafic autoroutier et des voies périphériques aux villes ainsi que le bruit du trafic urbain. Au gré du temps, l'intérêt est allé d'une source à l'autre, montrant une permanence des problèmes, malgré les efforts des pouvoirs publics. La recherche et la réglementation ont dû se préoccuper des aspects physiques du bruit, successivement du niveau global moyen ou énergétique, des crêtes des événements identifiables, des fréquences acoustiques des ambiances sonores. Le bruit en ville est celui qui atteint le plus de population, mais il est considéré comme plus ou moins inévitable, cela depuis les temps les plus anciens. Les publications de l'IFEN (Institut français de l'environnement) soulignent la prédominance du bruit dans les villes : dans l'enquête 2001, 36 % des personnes des communes de moins de 2 000 habitants se déclarent gênées par le bruit ; 58 % dans les communes de 100 000 habitants et 69 % dans le grand Paris. L'enquête de l'INSEE de 2002 indique que le bruit de la circulation est ressenti comme une gêne par 72 % des habitants de la région parisienne, contre 57 % dans les communes rurales. Au moment de l'apparition de ces nuisances sonores (1960-70) les ingénieurs concepteurs des voies rapides périurbaines ne comprenaient pas l'opposition des riverains, qui allaient jusqu'à mettre le feu à un barrage de pneus sur la sortie sud de Paris. Dans les villes, les niveaux de bruit semblent plafonner et ne pas connaître d'augmentations, comme celles que l'on peut observer sur les voies rapides périurbaines, dues à un écoulement très rapide.
Le présent dossier s'intéresse à l'exposition, la perception, les effets du bruit et ses coûts ainsi qu'à la réglementation, conçue comme une première réponse aux problèmes du bruit des transports.
Le bruit se situe parmi les premiers soucis de civilisation des Français, des Européens et de tous les pays où les transports mécanisés sont développés (USA, Japon, Nouvelle-Zélande) : c'est ce que soulignent les sondages, les enquêtes quantitatives et qualitatives comparatives. Le bruit des transports touche depuis une décennie des pays en voie de développement, comme le Nigéria, où ce sont les acousticiens qui publient les résultats de leurs observations sur le terrain.
L'ampleur du problème est en train d'être précisé, de façon commune dans toute l'Union européenne, à travers le nombre de personnes exposées ; en effet, l'application de la directive 2002/49/CE [7] exige, pour juin 2007, une cartographie des niveaux de bruit et de la population concernée.
La présentation ci-dessous concerne la partie Indices et réglementations du dossier général Le bruit des transports dans l'environnement où la partie Acoustique physique, et notamment les émissions, sera traitée dans d'autres dossiers. Les « Techniques de l'Ingénieur » bénéficient de la publication de plusieurs documents, auxquels fera référence ce chapitre. Il s'agit notamment de :
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Effets du bruit sur l'homme, de J. Jouhaneau [G 2 720] qui traite les conséquences de toutes les catégories de bruit, référence bibliographique située en fiche documentaire [3] ;
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Bruit : synthèse des données réglementaires, de J.J. Barbara [G 2 790] qui s'attache au bruit sur les lieux de travail [31] fiche doc [BR 2 005] ;
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Perception acoustique et qualité sonore, de E. Parizet [R 6 140] consacré aux qualités acoustiques des produits manufacturés, à partir de méthodes de psycho-acoustique [4] ;
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L'aéroacoustique en aéronautique, de Serge Lewy [BR 2 020] [5].