Pour les activités de la construction, la Constructibilité est un ensemble de techniques et de méthodes qui visent, par un effort d’industrialisation, à fournir une assurance raisonnée quant :
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au respect des performances d’usages exigées pour satisfaire les utilisateurs finaux à l’échelle des ouvrages à bâtir, les « systèmes à faire », et ;
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la réalisation des objectifs des parties prenantes impliquées dans les projets pour les réaliser, les « systèmes pour faire ».
En effet, d’une part les études montrent qu’un surcoût identifié d’environ 30 % ne génère aucune valeur pour les utilisateurs finaux. D’autre part, tous les professionnels de la construction ont eu l’expérience de projets qui ont subi des retards ou des dépassements de budget dans des proportions considérées comme inadmissibles et/ou de projets qui ont dégradé la performance initialement prévue de l’objet bâti.
Au niveau des directions d’entreprises, une accumulation de pertes sur plusieurs projets considérées unitairement comme faibles et/ou une perte majeure sur un projet sont venues perturber le financement de la stratégie d’ensemble initialement planifiée. De même, une accumulation d’écarts par rapport aux performances d’usage attendues est venue, une fois ces écarts agrégés, mobiliser des ressources et augmenter les coûts sans créer de valeur, ni pour l’entreprise, ni pour ses sous-traitants et ses clients.
Ces situations, même si elles sont regrettables, représentent une certaine récurrence. Dans ce contexte, le consortium du projet de recherche collaboratif du FUI 19 RiD Project Management s’emploie à répondre à cet enjeu afin de permettre aux acteurs de la filière construction d’intégrer, dans leur gestion quotidienne, deux concepts difficiles, l’incertitude et la complexité, et contribuer ainsi à la constitution d’une culture commune du risque.
Les propositions du projet spécifiques au management intégré des risques ont été développées par ailleurs. Cet article porte principalement sur les propositions de gestion de la complexité initiées par le projet et, notamment, par ses deux axes de recherche et développement. Concrètement, cela se traduit par l’introduction, dans les mesures de performance habituelles, de KRI et de KCI.
Compte tenu de leurs finalités, l’originalité de l’approche est de considérer, pour chacun des axes de R&D, un système de contrôle en mesure d’accompagner les membres d’une Business Unit Projet dans le pilotage de la performance à toutes les phases des projets et les superviseurs dans le contrôle des valeurs d’équilibre de la stratégie au niveau du portefeuille de projets.
Dans un premier temps, un premier chapitre décrit les éléments clés du projet de R&D.
Un second chapitre identifie trois exigences spécifiques du secteur de la construction.
Les troisième et quatrième chapitre décrivent respectivement la prise en compte de la complexité par l’axe management intégré des risques et par l’axe robustesse des systèmes avec, notamment, la présentation d’une nouvelle métrique pour appréhender la complexité.