Présentation
RÉSUMÉ
Cet article traite des mesures en compatibilité électromagnétique (CEM) effectuées dans le cadre d’essais de CEM réalisés sur des équipements électroniques. Ce domaine est en partie basé sur la physique de l’électromagnétisme. Pour autant, les champs électromagnétiques ne sont pas directement mesurables. La métrologie des champs électromagnétiques est donc une science complexe où l’on doit maîtriser la relation subtile entre champs et électroniques. Cet article tente de présenter les démarches et les bonnes pratiques pour réduire les incertitudes associées à la réalisation de ces essais.
Lire cet article issu d'une ressource documentaire complète, actualisée et validée par des comités scientifiques.
Lire l’articleAuteur(s)
-
Olivier MAURICE : Ingénieur en compatibilité électromagnétique - ArianeGroup, Les Mureaux, France
-
Manuel RAMOS : Ingénieur en compatibilité électromagnétique - ArianeGroup, Les Mureaux, France
-
Nicolas VIGNERON : Ingénieur en compatibilité électromagnétique - ArianeGroup, Les Mureaux, France
-
Sébastien LALLÉCHÈRE : Ingénieur en compatibilité électromagnétique et foudre - Safran Tech, Magny-les-Hameaux, France
INTRODUCTION
La compatibilité électromagnétique (CEM) est sans nul doute un domaine particulier, car il adresse un champ d'évitement de risque, mais ne participe pas comme la mécanique, l'électronique, etc., à la conception d'un produit. Ce risque provient majoritairement d'interactions imprévues entre des systèmes électroniques. La CEM de fait s'intéresse à un champ non regardé par le concepteur ; ceci souligne l’importance croissante de son analyse et de l’évaluation des incertitudes qui caractérisent les scénarios et les modèles nécessaires lors de l’étude de la CEM des systèmes. Le nombre des interactions entre systèmes électroniques dépassant rapidement l'imagination, différentes difficultés sont posées en CEM et pour les métiers de la CEM si on tient compte finement des incertitudes inhérentes aux systèmes. Ainsi, certaines interactions sont naturellement aléatoires (par exemple : apparition de décharges, phénomènes foudre, connaissance absolue des niveaux des impédances dans un système…). En outre, de ces interactions peuvent émerger des comportements qui n'existeraient pas au niveau des électroniques découplées. En conséquence, la CEM possède tous les attributs de la systémique et porte sur des systèmes complexes.
Si certaines normes et spécifications fournissent un cadre standard, des méthodes avancées comme la propagation d’incertitude ou la simulation de Monte Carlo (MC) sont utilisées pour des cas complexes, essentiellement numériques (i.e. par simulation), MC s’acclimatant mal du nombre de réalisations nécessaires pour s’appliquer à des mesures (plusieurs milliers, dizaines de milliers, voire plus selon les observables souhaités). Ainsi, si la méthode MC est coûteuse en ressources, le développement de modèles d’ordre réduit et de techniques basés sur des métamodèles permet d’optimiser les calculs. L’analyse des incertitudes devient cruciale pour évaluer les risques, notamment dans les cas extrêmes. Une analyse théorique préalable est indispensable pour valider les modèles mis en œuvre pour tenir compte de la réalité des scénarios en CEM.
Enfin, il est rappelé que l’incertitude la plus critique concerne les systèmes électroniques, et non les champs électromagnétiques eux-mêmes. Les ingénieurs en CEM ne cessent d'évoquer une grandeur théorique qui reste directement inaccessible par l'expérience : le champ électromagnétique. À force de manipuler, citer, calculer cette grandeur impalpable, certains peuvent en oublier ses propriétés fondamentales ; le risque est ainsi grand de voir ces simplifications multiples dénaturer la réalité de cette grandeur et son utilisation dans les systèmes et les moyens de protection des électroniques. Nous allons fournir dans cet article quelques bases nécessaires à la compréhension des incertitudes, ceci en restant dans le strict périmètre scientifique de la CEM.
La section 1 aborde les éléments de contexte avec un rappel des besoins pour le calcul d’incertitudes et les spécificités des métiers de la CEM. La section 2 illustre la difficulté de manipuler le champ électromagnétique dans les applications CEM. On se penche ensuite sur la méthodologie nécessaire à une bonne représentativité des incertitudes dans les essais CEM (section 3). Les sections 4 et 5 rappellent dans un panorama rapide les différents types d’essais CEM et les environnements dans lesquels ces derniers sont effectués. Les sections 6 et 7 illustrent respectivement le besoin des essais et leurs principes de modélisation, quand la section 8 est dédiée à la notion d’incertitude dans ces essais. La section 9 donne des éléments nécessaires pour rappeler la démarche normative considérées dans les essais normatifs. Une conclusion permet de rappeler les éléments clés de la méthodologie proposée.
Points clés
Domaine : CEM
Degré de diffusion de la technologie : Croissance
Technologies impliquées : électroniques embarquées, PCB, systèmes, antennes, communication
DOI (Digital Object Identifier)
Cet article fait partie de l’offre
Électronique
(236 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Des modules pratiques
Opérationnels et didactiques, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive
Présentation
8. Notions d’incertitudes dans le cadre d’un essai de CEM
Les incertitudes sont très nombreuses en CEM. Comme toute science qui aborde les aspects systémiques, les paramètres intervenant dans une mesure sont nombreux et le calcul des incertitudes devient rapidement difficile. Les calculs qui ne touchent qu'aux incertitudes de la chaîne de mesure ne donnent qu'une partie très limitée et pas la plus influente des incertitudes d'un essai de CEM. Nous allons le vérifier dans le cas de l'essai en émissions conduites que nous avons abordé précédemment.
Regardons cela sur le système précédent d’équation :
8.1 Estimation des incertitudes
L’équation du circuit étant de dimension 2, elle peut être résolue théoriquement sans difficultés. Le déterminant s’écrit maintenant :
Nous en déduisons le expressions des 2 courants au primaire
et au secondaire
:
Cet article fait partie de l’offre
Électronique
(236 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Des modules pratiques
Opérationnels et didactiques, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive
Notions d’incertitudes dans le cadre d’un essai de CEM